La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) pose un problème majeur de santé publique qui devrait aller en s'aggravant. Sa prévalence est mal connue, mais on l'estime entre 5 et 10 % de la population française, ce qui porte, de toute façon, à quelques millions le nombre de personnes atteintes d'une pathologie irréversible. Parmi elles, environ 600 000 personnes ont une BPCO sévère, avec un VEMS inférieur à 50 %.
Chaque année, 16 000 en meurent. La BPCO constitue la sixième cause de mortalité dans le monde, mais elle passera au troisième rang aux alentours de 2020.
La cause principale en est bien connue : le tabagisme, retrouvé chez 9 patients sur 10. Entre 20 et 30 % des fumeurs auront une BPCO, contre 15 % il y a encore quelques années. Cette augmentation tient au vieillissement de la population, mais aussi à l'accroissement de la prévalence du tabagisme chez les femmes. Il ne faut cependant pas négliger les causes professionnelles, en particulier chez les agriculteurs.
Malgré tout cela, la BPCO reste mal connue des patients comme de leurs médecins. Le Pr Gérard Huchon (Hôtel-Dieu, Paris) fait remarquer qu'elle est rarement évoquée spontanément dans le décompte des méfaits du tabac, alors que cancer pulmonaire ou des voies aériennes supérieures et maladies cardio-vasculaires ne sont que rarement oubliés. Côté médecins, il est vrai que les distinguos « historiques » entre bronchite chronique, obstruction des voies pulmonaires, emphysème et BPCO, qui regroupe les précédentes pathologies, ne vont pas toujours de soi. Cela étant, la maladie est très largement sous-diagnostiquée (entre 20 et 30 % de diagnostics faits), donc sous-traitée.
Symptômes banalisés
Côté patients (et on ose l'espérer, pas du côté des médecins), les symptômes de la BPCO sont volontiers banalisés : on considère comme « normal » de tousser quand on fume et de s'essouffler rapidement quand on vieillit. La sanction en est que, bien souvent, les patients ne consultent que beaucoup trop tardivement, alors que le pronostic de la maladie dépend de la précocité de sa prise en charge.
Pour changer cet état de fait, il est donc important de vérifier les représentations que les patients ont de leur maladie et la pertinence d'une action de sensibilisation afin de les modifier au moyen d'une brochure d'information. Aussi, les Laboratoires AstraZeneca, en partenariat avec le Comité national de lutte contre les maladies respiratoires (CNMR) et le CSA (institut de sondage) ont lancé au début de septembre l'enquête IBIS (information sur la BPCO pour un impact sanitaire) auprès d'un échantillon représentatif de la population générale et à risque de BPCO : personnes de plus de 40 ans, fumeuses de plus 15 paquets-années et ayant des symptômes de bronchite chronique. Ses objectifs sont d'étudier les connaissances, les croyances et les comportements de ces sujets (ayant ou non une BPCO), de connaître les circuits de soins qu'ils empruntent, d'évaluer les modalités de leur prise en charge médicale, ainsi que l'impact d'une brochure d'information sur la BPCO, élaborée à partir d'un document du CNMR.
L'enquête se déroule en deux étapes. La première a lieu en septembre et octobre. Après identification des sujets cibles, au nombre de huit cents, un entretien téléphonique est réalisé au moyen d'une soixantaine de questions. L'appréciation des enquêteurs sur le vécu des personnes interrogées est également relevée. Les sujets sont divisés en deux groupes : un groupe de six cents personnes sensibilisées par l'envoi de la brochure et un groupe témoin de deux cents personnes. En décembre 2003 et janvier 2004, les deux groupes seront interrogés de nouveau par téléphone. Les résultats seront analysés et comparés très rapidement (février-mars), et les résultats pourront ainsi être disponibles en mars 2004. La suite de l'histoire dépend d'eux.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires AstraZeneca : « IBIS, une enquête nationale pour mieux lutter contre la BPCO ».
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