CONGRES HEBDO
Fait trop peu connu, la BPCO est en constante progression, et cela dans tous les pays. En France, elle représente à présent la troisième cause de mortalité par maladie (plus de 15 000 décès par an). Caractérisée par une diminution non réversible des débits expiratoires liée à un rétrécissement progressif des bronches, elle touche environ 2,5 millions de personnes dans notre pays, essentiellement des fumeurs (1 fumeur sur 5 après 40 ans), dont de plus en plus de femmes.
La majorité des patients atteints de BPCO ignore être porteuse d'une affection chronique évolutive. Non diagnostiquée, la maladie évolue à bas bruit et, la plupart du temps, la consultation survient tardivement, motivée par une dyspnée déjà importante ou une détresse respiratoire aiguë déclenchée par une infection bronchique, tandis que les lésions anatomiques ne sont plus réversibles.
Information et formation
Pour faire sortir la BPCO de l'anonymat, la SPLF a lancé à la fin de 2001 le « projet BPCO », programme global d'action comprenant des mesures simultanées auprès du corps médical, des autorités de santé et du grand public. Il a commencé par le volet « information », qui sensibilise corps médical et population à l'ampleur de cette affection et les prépare à la mise en place d'un dépistage systématique. Parallèlement, la SPLF a commencé des négociations avec les autorités de tutelle pour financer et soutenir ce plan d'information par une campagne nationale.
Le versant « formation » du corps médical est également mis en uvre dès à présent, avec notamment l'élaboration d'un Livre blanc et l'actualisation des recommandations de 1997 sur la BPCO en France, en termes de diagnostic, de modalités thérapeutiques et de mesures préventives.
Des programmes de recherche soutenus par la SPLF préciseront les populations à risque et les divers facteurs déclenchants et aggravants de la BPCO, et permettront des applications pratiques pour améliorer sa prise en charge et son pronostic.
En pratique quotidienne, le dépistage devrait idéalement être effectué dès aujourd'hui chez tous les fumeurs de plus de 40 ans, aussi bien hommes que femmes, à l'aide du débitmètre de pointe. Même s'il s'agit d'un moyen d'évaluation qui reste approximatif, cet appareil répandu et peu onéreux permet d'apprécier aisément le débit expiratoire maximal lors d'une expiration forcée et de mettre ainsi en évidence le syndrome obstructif expiratoire. « Cette mesure devrait devenir systématique chez le généraliste - comme la prise de la tension artérielle -, car il est celui qui voit le plus de sujets fumeurs asymptomatiques ou présentant des symptômes banals de bronchite chronique », insiste le Pr J.-F. Cordier. En cas d'abaissement du débit de pointe, il faut demander au spécialiste de confirmer l'altération des débits expiratoires et d'approfondir l'évaluation de la fonction respiratoire par la spirométrie.
L'interruption précoce de la consommation de tabac, principal facteur causal et aggravant, peut empêcher l'évolution vers l'insuffisance respiratoire chronique, laquelle représente un handicap majeur et requiert, dans la plupart des cas, une oxygénothérapie à domicile au long cours.
D'après un entretien avec le Pr Jean-François Cordier, hôpitaux de Lyon.
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