Jusqu’à présent, le critère principal d’évaluation de la gravité de la BPCO est le niveau de VEMS. Or il pourrait ne pas être suffisant… Selon les premiers résultats de l’étude Eclipse, même si la fréquence et la sévérité des exacerbations ont tendance à augmenter avec l’évolution de la maladie, il existe un phénotype de susceptibilité aux exacerbations, indépendant de la sévérité de la maladie.
Cette étude longitudinale observationnelle de 3 ans portait sur 2 138 patients de 40 à 75 ans ayant fumé plus de 10 paquets année de cigarettes, et ayant un rapport VEMS/CV ≤ 0,7 après utilisation de bronchodilatateurs. 22 % des patients au stade « Gold 2 » de la maladie, 33 % au stade 3 et 47 % au stade 4 avaient des exacerbations fréquentes (deux ou plus durant la première année de suivi). 23 % des patients n’avaient aucune exacerbation en trois ans, 27 % n’en ont eu une seule.
Un cercle vicieux
« Il est étonnant que parmi les patients les plus gravement atteints, au stade « Gold 4 » de la maladie, plus de 20 % n’aient eu aucune exacerbation », relève le Pr Philippe Devilliers (hôpital Foch, Suresnes). Les antécédents d’exacerbations représentaient le meilleur facteur prédictif d’exacerbations, y compris chez les patients atteints de BPCO modérée. Ce phénotype s’est révélé stable sur la période de trois ans. Les autres facteurs associés aux exacerbations étaient le reflux gastro-oesophagien, une mauvaise qualité de vie et une augmentation du taux de globules blancs. « Ces résultats nous incitent à adapter le traitement en fonction de la susceptibilité individuelle aux exacerbations, et pas seulement en fonction du stade d’évolution de la maladie, estime le Pr Philippe Devilliers. L’avenir nous permettra peut-être d’identifier les biomarqueurs spécifiques des sous-types de BPCO ».
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