Selon une étude californienne publiée dans l'« European Respiratory Journal », l'environnement professionnel pourrait être responsable d'un cas sur cinq de BPCO.
Cette étude, conduite par une équipe de l'université de Californie de San Francisco (Laura Turpin et coll.), a porté sur plus de 2 000 patients de 55 à 75 ans (tranche d'âge correspondant au pic d'incidence de la BPCO) sélectionnés à partir de 40 000 sujets tirés au sort à l'échelle des Etats-Unis.
Si la responsabilité du tabac dans la BPCO n'est plus à démontrer, on pensait bien que certains cas n'ont peut-être que peu de rapport avec le tabagisme. Il était donc légitime d'évaluer la responsabilité de l'environnement professionnel.
Au lieu de se focaliser sur les diverses émanations toxiques inhalées durant l'activité professionnelle la plus récente, l'étude a retenu la plus longue exposition rencontrée dans toute la carrière : 1) combustion de matériaux (hauts-fourneaux, fonderies, moteurs Diesel, pompiers) ; 2) poussières et fumées non organiques (mineurs, métaux) ; 3) poussières organiques (fermiers, boulangers, textile).
Sur plus de 2 061 patients interrogés, 377 se savaient porteurs d'une BPCO ; 81 % d'entre eux étaient fumeurs (contre 57 % de ceux qui étaient indemnes d'affection respiratoire). Chiffres qui montrent que le tabac n'est pas seul en cause.
Par ailleurs, plus de la moitié des sujets souffrant de BPCO ont signalé avoir été exposés à des émanations d'origine professionnelle (contre un sur trois des sujets indemnes).
Le rôle du tabac reste prédominant
Les auteurs ont calculé que l'exposition à des émanations d'origine professionnelle multiplie par 2 le risque de BPCO ; en définitive, après ajustement pour le tabac, l'exposition professionnelle pourrait avoir contribué de 20 à 30 % des cas de BPCO.
Le rôle du tabac reste prédominant : l'association tabagisme et exposition professionnelle multiplierait par 18 le risque de BPCO.
« European Respiratory Journal », septembre 2003, vol. 26, n° 3.
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