En France, la BPCO cause plus de 15 000 morts par an. Cette mortalité devrait être multipliée par 2,5 entre 1995 et 2025, avec un facteur de 1,8 chez l'homme et de 10 chez la femme. Cette estimation reflète les habitudes tabagiques des trente années précédentes.
Les autres facteurs de risque sont essentiellement l'exposition professionnelle à des polluants, la pollution atmosphérique, qui est essentiellement un facteur aggravant, le patrimoine génétique.
Seuls 20 à 30 % des malades sont connus, et seulement la moitié d'entre eux sont effectivement pris en charge pour leur BPCO.
La maladie s'installe sans bruit avec pour seuls symptômes, au début, la toux et l'expectoration qui définissent la bronchite chronique. La dyspnée ne s'installe que beaucoup plus tard. Malgré une gêne souvent importante dans les activités courantes quotidiennes, les fumeurs minimisent souvent leurs symptômes, trouvent normal de tousser, de cracher, d'être essoufflés parce qu'ils fument et ne pensent pas à en parler à leur médecin, s'habituent à ce handicap qui s'installe insidieusement et ce n'est souvent qu'au stade de l'insuffisance respiratoire qu'ils se manifestent, c'est-à-dire trop tard.
La BPCO, qui était connue pour être une maladie de retraités, touche maintenant des patients de plus en plus jeunes (entre 45 et 64 ans), en activité professionnelle.
Altération de la qualité de vie
La qualité de vie des patients est largement altérée. Les études s'attachent à évaluer les effets à long terme des traitements, médicamenteux ou non (chirurgie et réhabilitation), en se fondant non seulement sur la fonction respiratoire mais aussi sur la qualité de vie des patients (évolution de la dyspnée et fréquence des exacerbations).
Ce sont les généralistes qui voient les fumeurs asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Ils doivent penser au pick-flow chez tout sujet fumeur de plus de 50 ans, et adresser le patient au pneumologue pour un EFR en cas d'anomalie. Il faut savoir que le débit de pointe a ses limites et peut rassurer à tort. Sa mesure ne dispense pas de conduire un interrogatoire approfondi.
Gélule pour inhalation
Spiriva, bromure de tiotropium, est un anticholinergique de 3e génération, présenté sous forme de gélule pour inhalation. Son action essentielle est le blocage de tous les effets négatifs de l'acétylcholine.
Deux études randomisées menées en double insu, l'une contre placebo, l'autre contre un bêta 2 mimétique à action retardée, ont montré sur une cohorte de plus de 2 500 patients présentant tous les symptômes d'une BPCO avérée de bons résultats, avec amélioration :
- du VEMS : bronchodilatation très précoce (dès la 30e min), qui se maintient (sur 24 h) et qui est durable (sans tarissement de l'effet sur toute une année) ;
- de la dyspnée (dès le 50e jour) ; amélioration qui se maintient sur un an ;
- des scores de qualité de vie ; amélioration qui survient dès le début pour devenir tout à fait significative au bout d'un an.
Les exacerbations sont significativement diminuées, de même que la fréquence des épisodes d'hospitalisation et leur durée.
Les effets indésirables sont ceux de tous les anticholinergiques ; en ce qui concerne Spiriva, l'effet le plus marqué consiste en une sécheresse buccale.
En résumé, Spiriva apporte des atouts supplémentaires : bien toléré, ce bronchodilatateur de longue durée d'action a une efficacité précoce qui ne s'épuise pas dans le temps et apporte une amélioration considérable de la qualité de vie.
Spiriva sera commercialisé en 2003.
D'après les communications des Drs Jean-Loup Parier (Boehringer-Ingelheim France), Yannick Plétan (Pfizer), Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris) et du Pr Daniel Dusser (hôpital Cochin, Paris). Conférence de presse organisée par les Laboratoires Boehringer-Ingelheim dans le cadre du 6e Congrès de pneumologie de langue française.
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