LES PATIENTS atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ne se plaignent pas au début de leur pathologie, d'où une sous-estimation de l'impact de leur dyspnée. «Le diagnostic est porté sur la mesure de la fonction respiratoire (EFR) », a rappelé le Dr Hervé Pegliasco (Marseille). La prise en charge de la BPCO comprend un traitement médicamenteux et la réhabilitation respiratoire. L'objectif de la réhabilitation respiratoire est de réduire les symptômes, d'optimiser les conditions physiques et psychosociales du patient, d'améliorer sa qualité de vie et de diminuer les coûts de santé. Elle comprend un réentraînement à l'effort, une éducation thérapeutique, un sevrage tabagique et une prise en charge à la fois nutritionnelle, psychologique et sociale. Après une évaluation initiale (clinique, tabagisme, fonction respiratoire, épreuve d'effort, test de marche de 6 min…), le programme est défini à partir des besoins du patient pour récupérer une capacité d'adaptation à l'effort. Pour cela, il est recommandé qu'il ait une activité physique régulière, au moins trois fois par semaine pendant 45 min., à 50-80 % de la VO2 max. La motivation du patient est donc un élément indispensable pour sa réalisation.
Asthme et allergies respiratoires.
Bien que les relations entre allergie et asthme soient complexes, il peut être intéressant d'identifier une part allergique lors de l'apparition ou de l'aggravation d'un asthme pour mieux contrôler la maladie asthmatique. «De nouvelles recommandations dans la prise en charge de l'asthme allergique ont été émises par des experts de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), en partenariat avec la Société française d'allergologie et d'immunologie clinique (SFAIC), la Société française de médecine du travail (SFMT) et l'association Asthme & Allergies», a précisé le Pr Isabelle Tillie-Leblond (Lille). L'interrogatoire reste une étape essentielle, avec notamment des questions concernant l'environnement domestique, extérieur et professionnel du patient. Un lien doit être recherché entre l'exposition à un allergène et la survenue de symptômes. Une enquête allergologique doit être menée chez tout enfant de plus de 3 ans et, dans certains cas, lorsque l'enfant est plus petit. Le prick-test, méthode de référence, est à pratiquer en première intention. La recherche d'une hyperéosinophilie sérique n'est pas recommandée en première intention. Quant au dosage des IgE totales, il ne constitue pas un test de dépistage de l'allergie chez un asthmatique. Chez l'asthmatique allergique, une rhinite associée doit être recherchée. En revanche, une radiographie des sinus ne doit pas être pratiquée en première intention. L'immunothérapie spécifique doit être réalisée avec des allergènes pour lesquels une efficacité et une sécurité ont été démontrées (acariens, pollens de graminées…) et nécessite de garder le patient au cabinet pendant au moins 30 min. (du fait d'un risque de bronchospasme). L'éviction des allergènes est recommandée. En cas d'asthme et d'allergie alimentaire, il est indispensable de disposer d'une trousse d'urgence. Enfin, les facteurs professionnels de l'asthme sont sous-estimés. Il existe des professions à risque, comme les agriculteurs, les boulangers, les peintres, les coiffeurs, les professions de nettoyage, les soudeurs et les professionnels de santé.
Les orthèses d'avancée mandibulaire, une alternative thérapeutique pour traiter le SAOS.
«De 4 à 5% de la population adulte française est atteinte d'un syndrome d'apnées obstructive du sommeil (SAOS) », a précisé le Dr Francis Martin (Compiègne). Non traité, il entraîne une HTA, multiplie par 3 le risque d'infarctus du myocarde et par 4 le risque d'AVC ; sans oublier le risque élevé d'accidents de la route et d'accidents du travail, du fait d'une somnolence diurne. Le traitement de référence des SAOS sévères est la ventilation nasale en pression positive continue (PPC) au cours du sommeil.
Pour les SAOS légers à modérés, des traitements moins contraignants, comme les orthèses d'avancée mandibulaire par traction ou par propulsion, sont indiqués. Il s'agit de dispositifs intra-buccaux, à porter la nuit, faits sur mesure, qui entraînent une avancée de la mâchoire inférieure. Leur mise en place et leur réglage nécessitent une collaboration pneumologue ou spécialiste du sommeil, ORL et prothésiste dentaire. Quant au traitement chirurgical, il est de moins en moins indiqué aujourd'hui. Enfin, dans tous les cas, des conseils nutritionnels doivent être associés. Il est à noter que 12 % des patients avec un SAOS, appareillés par PPC, restent somnolents. Chez eux, le modafinil peut être prescrit, tout en sachant que le fait de les éveiller entraîne une diminution de l'observance de la PPC.
Session « Actualité médicale en pneumologie », présidée par le Pr Bruno Housset (CHI Créteil), avec la participation du Pr Isabelle Tillie-Leblond (CHRU Lille) et des Drs Hervé Pegliasco (Marseille) et François Martin (CH Compiègne).
Avec le soutien institutionnel de Pfizer.
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