C OMME viennent de le rappeler les gestionnaires de Legal & General Bank, in medio stat virtus. En effet, même en matière de gestion financière, le compromis est utile. Mais il n'existe pas de dosage type valable pour tous les épargnants. Il faut tenir compte du moment où vous comptez utiliser les fonds placés et de vos possibilités d'accepter plus ou moins de prise de risques sur votre épargne.
L'allocation actions-obligations d'un placement pour la retraite diffère de celle d'un placement pour un achat immobilier prévu dans deux ou trois ans. De même, la baisse brutale d'un cours a moins d'impact pour une « cigale » que pour une « fourmi ». Et il ne faut pas oublier que la composition retenue aura un impact sur le rendement que l'on pourra espérer de son placement.
Des exemples concrets
Pour illustrer ces différences, les gestionnaires de Legal & General Bank se sont appuyés sur les résultats sur 10 ans (1989-2000) d'un de leurs fonds* en fonction des dosages retenus.
Ainsi, les épargnants qui avaient placé 100 F sur un fonds à minimum garanti en 1989, donc qui avaient opté pour le dosage « tout en obligations », n'ont rien perdu en capital au cours de ces dix années. En revanche, la rentabilité de leur placement n'a fait que baisser en parallèle de celle des taux d'intérêt à long terme. De plus, ils n'ont pas du tout profité de l'envolée des marchés actions à partir de 1996. C'est donc un placement 100 % sécuritaire qui, dans le cas étudié, a tout de même rapporté 8,34 % l'an, c'est-à-dire que les 100 F investis sont devenus en 10 ans 223 F.
En revanche, ceux qui avaient privilégié le dosage « tout en actions » ont vu leurs 100 F placés en 1989 devenir 384 F en 2000, soit un taux de progression de 14,40 % l'an, malgré la baisse considérable des cours en 2000.
Des mixages performants
Les résultats précédents prouvent qu'il n'y a pas lieu de remettre en cause la supériorité sur le long terme des placements en actions. Toutefois, si on reprend l'exemple en associant 20 et 40 % d'actions à des obligations, on constate que l'on assure une meilleure protection de son portefeuille sur la durée sans passer à côté des périodes fastes boursières. Ainsi sur la même période de référence, le portefeuille composé de 20 % d'actions et de 80 % d'obligations a permis au capital de départ de passer de 100 à 254 F, un « plus » notable par rapport au portefeuille « tout en obligations » sans avoir couru trop de risques.
Le portefeuille idéal
Dans ce dernier cas de figure, les 100 F de départ sont devenus 286 F, avec une prise de risque légèrement supérieure.
En conclusion, si vous souhaitez immuniser votre portefeuille contre les aléas boursiers, vous devez faire un mélange d'actions et d'obligations en fonction de l'échéance que vous vous êtes fixée et de votre sensibilité à la prise de risque. Ce qui compte énormément dans la croissance d'un portefeuille, c'est la date à laquelle vous achetez et la date à laquelle vous vendez. Ceux qui ont acheté des actions en 1998, par exemple, demeurent gagnants en dépit de la chute de 2000 et de 2001. Ils pourraient vendre aujourd'hui sans subir de pertes.
Et si vous souhaitez améliorer la rentabilité de votre portefeuille actions, choisissez une enveloppe fiscale attrayante comme celle offerte par le PEA dont les règles de fonctionnement vont être prochainement améliorées. Le ministre des Finances a en effet annoncé que le projet de loi de Finances pour 2002 prévoit d'admettre les valeurs européennes dans les PEA et de relever le plafond des versements de 9 600 euros (600 000 F) à 120 000 euros. N'oubliez pas que l'on peut ouvrir deux plans par couple et que la date de départ des exonérations est celle de l'ouverture du PEA même avec un montant faible. Prenez donc date.
* Le fonds retenu comportait 45 % de SICAV indexées sur l'évolution du CAC 40, 45 %, sur l'indice américain, et 10 %, sur l'indice japonais.
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