C'est une autre forme de violence à l'hôpital.
À Bourgoin-Jallieu (Isère), plus de 400 praticiens, personnels soignants et responsables syndicaux viennent de dénoncer la dégradation du service public hospitalier et de leurs conditions de travail dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn. Mettant en cause le « management destructeur », les signataires se disent aussi préoccupés par les fermetures de lits « par centaines », le « retard de prises en charge », l'« embouteillage aux urgences », autant de facteurs qui contribuent à créer un climat de tension au sein des équipes.
« De nombreux collègues sont maltraités par leurs directions et se retrouvent en arrêt de travail pour burn-out. Il ne s’agit pas de défaillances individuelles », lit-on dans cette missive. « Nous assistons à une disqualification de l’individu, abonde le Dr Claire Gekiere, responsable régionale de l’Union Syndicale de la psychiatrie. Certains directeurs ont des comportements inacceptables ».
Endocrinologue dans un hôpital de la région, Brigitte témoigne : « J’ai été victime d’intimidations en CME, c’était un lynchage : on nous demandait des comptes sur le nombre de patients consultés, les résultats. J’ai fait un burn-out, comme d'autres médecins. Nous n’avons pas été consultés pour les projets de restructuration. Certains ont fini par démissionner, d’autres sont restés mais en payant les frais ».
En psychiatrie, le manque récurrent de lits est un défi permanent. « Parce qu’il n’y a pas assez de médecins, certains patients attendent un, deux, voire trois jours, même en soin sous contrainte, explique un psychiatre du collectif. On demande alors aux permissionnaires de ne pas rentrer en fin de week-end pour laisser des lits… »
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