LA BCPO (broncho-pneumopathie chronique obstructive) est responsable du décès de plus de 15 000 personnes chaque année en France. Mais c'est une maladie encore très mal connue du grand public et largement sous-diagnostiquée : deux personnes atteintes sur trois ignorent leur pathologie. C'est grâce à la mobilisation d'un collectif d'associations* de médecins et de patients (association Asthme et allergie, association BPCO, Comité national contre les maladies respiratoires - Cnmr -, Fédération française des associations et amicales d'insuffisants respiratoires - Ffaair - et Société de pneumologie de langue française - Splf -) que sera menée en mars prochain la première campagne de mesure du souffle à Bourges.
« L'opération Souffle » est organisée en partenariat avec tous les professionnels de santé de la ville : 104 médecins généralistes, 39 pharmaciens, 66 kinésithérapeutes, 6 pneumologues libéraux et hospitaliers, 21 médecins du travail et les élèves-infirmiers.
« La BCPO est une maladie insidieuse qu'il faut pouvoir détecter le plus tôt possible car quand le patient se plaint d'essoufflement, les poumons sont déjà très abîmés », rappelle le Pr Bruno Housset, président de la Splf. Outre la BCPO, l'opération devra aussi permettre un dépistage de l'asthme, qui touche 3,5 millions de Français et qui n'est diagnostiqué que dans un cas sur deux.
Débitmètre électronique.
La mesure du souffle, examen indolore, simple et sans risque, permet de dépister ces deux infections responsables d'une obstruction bronchique. Elle est cependant loin de constituer un examen habituel et régulier, à l'image de la prise de tension ou de l'écoute des pulsations cardiaques chez le généraliste, faute d'appareil de mesure adapté. « Il y a quelques mois, des débitmètres électroniques sont apparus sur le marché et ils facilitent grandement le diagnostic », indique le Pr Housset. Comment s'effectue alors cette mesure ? L'appareil, le « Piko 6 », est utilisé par une personne spécifiquement formée à la réalisation d'une manœuvre d'expiration forcée. Il s'agit d'évaluer les volumes d'air maximaux que l'on peut expirer en une seconde (Vems) et six secondes (VEM6). Le rapport entre ces deux valeurs (Vems/VEM6) doit être supérieur à 0,8. Une valeur inférieure à 0,7 impose une consultation médicale afin de confirmer et de préciser le diagnostic.
Pour cette opération de dépistage, les professionnels volontaires bénéficieront d'une formation et recevront le dispositif médical et un kit de 150 embouts. Chaque patient (ne sont concernés que les plus de 16 ans) devra également remplir un questionnaire. Si le résultat est anormal, il sera conseillé à la personne de prendre un rendez-vous avec un spécialiste pour faire des examens plus approfondis et un second questionnaire lui sera remis. C'est grâce à ces questionnaires que l'expérience pourra être évaluée en vue d'une éventuelle campagne de sensibilisation à l'échelle nationale. « On pourra tirer des résultats très concrets de cette expérience, explique le Pr Bruno Housset. On pourra notamment savoir, sur les quelques milliers de patients que nous allons dépister, quelle est la proportion de ceux qui souffrent d'une obstruction et sur cette population le pourcentage de patients qui ignoraient leur maladie. » La mesure du rapport entre les valeurs Vems/VEM6 permettra aussi de concrétiser dans l'esprit des patients la notion de « capital souffle ».
* L'opération a également pu être réalisée grâce au soutien des Laboratoires Altana Pharma Inc, AstraZeneca France, Boehringer Ingelheim France et GlaxoSmithKline.
Les rendez-vous
- 9 mars, matin : marché La Chancellerie.
- 10 mars, soirée : conférence organisée par la Mutualité de la fonction publique pour les personnels de La Poste, du Trésor public, de la Mgen.
- 11 mars : centre commercial Carrefour.
- 12 mars, matin : marché couvert.
- 12 mars, après-midi : place Cujas.
- 14, 15 et 16 mars : animations par des membres de la Ffaair en divers points de la ville.
- Et toute la semaine dans les cabinets médicaux de médecins généralistes, pneumologues, kinésithérapeutes, médecins du travail, au centre hospitalier Jacques-Cœur et chez les pharmaciens.
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