De notre correspondante
Comme l'ensemble de la France, la région Provence-Côte d'Azur, deuxième en France à être touchée par l'épidémie après la région parisienne, note une baisse du niveau de vigilance vis-à-vis du SIDA.
A la différence de l'Ile-de-France, les derniers chiffres des Bouches-du-Rhône ne confirment pas encore d'augmentation des diagnostics positifs, mais comme le signale le Dr Yolande Obadia, directrice de l'Observatoire régional de la santé, « on atteint une sorte de plateau depuis 1998 : dans la région, on ne descend plus en dessous de la barre des 200 nouveaux cas par an ». Ce que les épidémiologistes considèrent comme symptomatique d'une hausse amorcée. D'autant plus qu'un autre indicateur tend à prouver qu'elle ne saurait tarder : le Dr Chantal Vernay-Vaisse, responsable des centres de dépistage (CIDAG) constate la remontée du nombre de certaines maladies sexuellement transmissibles, la syphilis notamment. « Des maladies facilement traitées aujourd'hui, mais dont la réapparition confirme une moindre utilisation du préservatif avec les craintes que cela entraîne en matière de SIDA », souligne-t-elle.
Autre indicateur : l'accroissement des IVG chez les jeunes femmes et les adolescentes. Une enquête menée dans la région par SIDA Info Service montre qu'un quart des jeunes qui appellent le Numéro Vert reconnaissent qu'ils prennent des risques et que le premier rapport sexuel n'est pas protégé dans 40 % des cas.
Un relâchement de la vigilance dont les associations rendent responsable la diminution des aides d'Etat et des dons privés pour la prévention. Si la situation reste plus stable dans la région que sur le plan national, c'est parce que les ressources de nature privée pesaient relativement peu dans le budget des associations et que la baisse des aides de l'Etat a été en partie compensée par les collectivités territoriales, qui accepte de dépasser leur domaine de compétence. Il n'en reste pas moins que certaines associations comme Entre Actes (qui coordonnait les associations locales), ont été obligées de fermer, que Aides a dû diminuer le nombre de ses délégations locales, que Sol en Si a dû licencier et que toutes ces organisations attendent des moyens supplémentaires pour pouvoir intensifier leurs actions.
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