La gouvernance en santé, même si elle échappe à certains cadres habituels appliqués aux entreprises, relève des mêmes bases. Il s’agit de conduire les affaires à bon port. En filant la métaphore maritime, il faut atteindre le cap que l’on s’est fixé. Selon Béatrice Fermont, professeure de management à l’université Paris Dauphine, diriger de grands ensembles dans des contextes changeants est un grand enjeu. Mondialisation, financiarisation, comportement non vertueux, contestation malmènent les valeurs identitaires fondées sur le Bien, le Juste et l’Équitable. Les difficultés financières, pour leur part, augmentent les tensions.
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Les problèmes de santé exigent que les règles soient connues. Donc annoncées et, dans la mesure du possible, qu’elles soient partagées. Il faudrait, dans l’idéal, pouvoir bénéficier d’une vision d’ensemble claire des buts poursuivis par les dirigeants. La multitude des parties prenantes et les ambitions diverses, dont celle du pouvoir, rend l’affaire difficile. Le général doit pourtant bénéficier à l’individuel, c’est-à-dire en santé, aux patients qui méritent des soins adaptés et pertinents. Trop souvent les visions stratégiques n’arrivent pas au bas de l’échelle. Les principes d’une bonne gouvernance sont ainsi la complétude -prise en compte de toutes les parties- ; le consensus ; l’imputabilité -rendre les acteurs responsables- et la transparence.
Santé et gouvernance
Les revirements de politique sont légion. En France, mais aussi au Canada. Au Québec, le ministre de la Santé, Gaëtan Barrett, a entrepris de bouleverser de fond en comble le système de santé. Avec une rare violence, disent ses contempteurs. En favorisant la rémunération des médecins, le gouvernement a choisi d’amoindrir la technocratie administrative. Au détriment, sans doute, de ce qui faisait l’originalité d’un système fondé sur la territorialité et une approche populationnelle. Qu’en retenir pour notre pays ? Que les grandes réformes doivent faire coïncider les questions d’organisation et de financement. Et mieux impliquer les médecins dans le processus de changement. Le plus de régulation n’est pas lié à un excès d’administration. À méditer.
D’après les Rencontres de Nice sur les Recompositions en santé, 30 mars-1er avril 2016.
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