2007, l’année des seniors

Bon pied, bon oeil

Publié le 07/01/2007
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La France en chansons

La doyenne de cette rentrée est Madame Juliette Gréco. Bientôt octogénaire, la grande dame de la chanson française et égérie des années Saint-Germain-des-Prés est aussi de retour avec un splendide album, « le Temps d’une chanson » (Polydor/Universal), enregistré à New York avec de prestigieux jazzmen invités – Michael Brecker et Joe Lovano (saxos), Wallace Roney (trompette) –, dans lequel elle (ré)interprète des classiques absolus (Trénet, Salvador, Ferré) et des titres plus inhabituels (Le Forestier, Lavilliers) qu’elle étrennera sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris (13-17 février).

Les héros des années yé-yé sont indémodables, comme l’a montré la récente tournée Age tendre, à l’image de septuagénaires comme Leny Escudero (Olympia, 21 et 22 avril) et Alain Barrière (Olympia, 5 avril), toujours très en verve. Dans ce domaine, le come-back très attendu de Michel Polnareff (Paris-Bercy, du 2 au 11 mars), installé désormais en Californie et qui ne s’était plus produit en France depuis plusieurs années, est symptomatique du regain d’intérêt pour une décennie bonheur dont les acteurs furent notamment Hervé Vilard (Olympia, 26 et 27 mai), Salvatore Adamo (Bataclan, du 13 au 24 mars), et nos deux éternels rockeurs, l’emblématique Eddy Mitchell, toujours amoureux des musiques d’outre-Atlantique (palais des Sports, 6 au 17 avril), et l’ex-futur citoyen belge, aujourd’hui installé en Suisse, avant de rejoindre Monaco pour cause d’ISF, Johnny Hallyday, qui fera quand même un gros cacheton parisien (Bercy, 13 février), alors que son ami Michel Sardou occupera la scène du Zénith (Paris, du 5 avril au 6 mai), pour un nouveau spectacle et répertoire aux accents populaires, et que le passionné et passionnant Jacques Higelin, auteur d’« Amor Doloroso », son dernier CD, fera vibrer une autre scène parisienne (Bataclan, du 6 au 10 mars) de son réalisme poétique.

D’autres « jeunots » vont rallier les fans, comme le toujours revendicatif Renaud (Bercy, 27-31 mars), le chanteur-acteur, devenu un as du poker, Patrick Bruel ( idem, 25 et 26 mai), le raffiné Laurent Voulzy (Olympia, 11-16 mai) et le méthodique Pascal Obispo (Paris-Zénith, 3-17 mars), toujours en mal de récompense.

C’est dans la jeune garde que l’on retrouvera le plus de femmes, telles Axel Red (Paris-La Cigale, 30 janvier-10 février), la grande et élégante Zazie (Paris-Zénith, 13-15 juin), ainsi que deux compositrices talentueuses comme Keren Ann (Olympia, 5 mai) et Jeanne Cherhal ( idem, 24 avril). Au rayon hommes, ces dames feront leurs courses en compagnie du très swinguant et fringant Sanseverino (Olympia, 15-16 janvier), du craquant Vincent Delerm ( idem, 30 mai-1er juin), du slameur de mots Grand Corps Malade ( idem, ! février) ou encore du jongleur de phrases pour jeune fille qu’est Tété ( idem, 28 et 29 avril).

Rock et pop

Si d’aucuns pensaient que le rock et la pop étaient une musique de jeunes, ils se sont lourdement trompés car ces genres conservent étonnamment. Il suffit d’aller écouter le très vieillissant (79 ans), et parfois pathétique, emblématique représentant du rock’n’roll Chuck Berry (Olympia, 20 janvier), son alter ego « Great Balls of Fire » le pianiste fou Jerry Lee Lewis (71 ans) (Paris-palais des Congrès, 12 mars), voire une institution du rock anglais, comme l’authentique sir Cliff Richard (66 ans)( idem, 20 mars). Afin de rester dans le domaine des monuments historiques dont les rengaines ont fait le tour de la planète, il faudra noter sur son agenda les concerts des éternels décoiffants du hard-rock, Led Zeppelin (Paris-La Locomotive, 7 février), des nostalgiques du rock US musclé, avec Toto (Paris-Zénith, 26 mars), du très dandy Brian Ferry (Paris-Grand Rex, 28 mars), du super bluesy Van Morrison (Olympia, 16 mars), du toujours très folk et contestataire Bob Dylan (Paris-Bercy, 23 avril), du crooner r’n’b Lionel Richie ( idem, 15 mai), de l’autre moitié d’un duo d’énormes stars des seventies, Art Garfunkel (Olympia, 21 mars), d’un fidèle disciple du rhythm’n’blues canonique, le souffleur Maceo Parker, qui pour l’occasion sera accompagné par le grand orchestre de la radio allemande WDR (Paris-Grand Rex, 30 janvier), ou encore du bassiste/chanteur/compositeur du mythique groupe pop anglais Pink Floyd, Roger Waters ( idem, 3 mai), et d’un autre bassiste, ex-leader de Police, reconverti depuis peu dans la musique élisabéthaine, Sting (salle Pleyel, 18 février).

Mais où sont les femmes ? Grâce à la blondeur de la délicieuse Kim Wilde (La Cigale, 20 février), à deux très vibrantes et provocantes égéries du r’n’b, la latino-américaine Shakira (Paris-Bercy, 16 février) et la charmante Beyoncé ( idem, 16 mai), à l’élégance verbale et teintée de folk de Corinne Bailey Rae (Grand Rex, 8 mars) ou à l’étoile montante de la pop anglaise version années 2000, Lily Allen (Olympia, 16 février), l’ex-sexe faible se taille quand même une belle part du gâteau de la rock musique.

Rayon jazz et blues

Sur scène ou en club, le jazz présente deux visages. En club, des découvertes, voire des institutions, pour initiés. Sur scène, beaucoup de chanteuses et de stars. Ainsi, la très grande et magnifique Dianne Reeves (salle Pleyel, 27 janvier ), dont le timbre de voix est une pure merveille, Liz McComb (Paris-palais des Sports, 2 février), qui est l’une des réelles héritières de Mahalia Jackson, avec ses interprétations du gospel traditionnel, DeeDee Bridgewater (Le Bataclan, 30 et 31 mars), à la recherche de nouveautés musicales pour épater ses nombreux fans, ou encore la surprenante Robin McKelle, découverte dans le cadre du JVC Jazz Festival de Paris au mois d’octobre au China Club (60 places) et qui se produira sur une grande scène de Pigalle (La Cigale, 14 mars). Une ascension fulgurante grâce à son talent, sa voix unique, ses reprises de standards et le bouche-à-oreille. Question messieurs, rien que du solide : le guitariste et bluesman new-yorkais Popa Chubby (Le Bataclan, 28 février), pour saluer la mémoire musicale de Jimi Hendrix ; le très vénérable et historique batteur Roy Haynes (New Morning, 12 mars), 80 ans et toujours la foi dans les baguettes ; le pianiste et compositeur de musiques de films (« Bullit », « Mannix », « Mission impossible ») argentin Lalo Schifrin (Grand Rex, 23 avril) ; et encore le guitariste modèle et miraculé Pat Martino (New Morning, 9 mars).

La mort du parrain

« Mr. Dynamite », le « parrain de la soul », James Brown a tiré sa révérence le jour de Noël, à l’âge de 73 ans. L’inventeur du funk, le créateur de « Sex Machine » et autres tubes du rhythm’n’blues devait se produire à Paris au mois d’avril. Une grande voix de la musique noire américaine s’est tue.

> DIDIER PENNEQUIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8078