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Du souper de Tibère à la fête des vendanges de Messaline en passant par l'entrée triomphale de Néron à Rome et les arènes sous Caligula, les fresques murales datant de 1905, signées par le talentueux Gustave Surand (peintre aujourd'hui oublié mais qui fut néanmoins 1er Prix de Rome), valent à elles seules le détour. Jadis hanté par les demi-mondaines et les noceurs de la Belle Epoque, ce lieu mythique et délirant, lové tout contre l'Olympia, n'a rien perdu de sa séduction.
Doté, en sous-sol, d'une nouvelle salle à manger complémentaire calme et moderne, joliment décorée de bois clair, l'adresse est toujours très prisée par les artistes et les soupe-tard qui apprécient fort le fameux tartare considéré comme l'un des meilleurs de la capitale.
Anne Rossigneux, la nouvelle propriétaire, propose une cuisine colorée, avec une pointe de fantaisie articulée autour de plats goûteux et sincères égayés parfois d'épices lointaines.
On appréciera la brick de fêta, l'audacieux croustillant de chèvre marié aux poires, les poivrons grillés à l'huile d'arganier, ou la feuillantine de volaille et son foie gras de canard frais. Suivront l'imparable tartare maison ou un classique tournedos Rossini pommes sautées, une côte de buf accompagnée d'une galette de polenta, d'une escalope de veau forestière flanquée de tagliatelles, d'un magret de canard caramélisé aux deux pommes, d'un duo de poulet avec riz au piment rouge, de gambas en brochettes à la coriandre fraîche ou un exquis bar au fenouil.
Côte douceurs sucrées, le moelleux au chocolat est parfait, tout comme le carpaccio d'ananas à la fleur de badiane ou la délicieuse salade d'orange à la cannelle préparée comme à Marrakech.
De jolis et honnêtes vins accompagnent ces agapes « romaines » aussi sages que le prix de l'addition.
Le Bar Romain, 6, rue Caumartin, 75009 Paris. Tél. 01.42.68.07.89. Carte : 38,11 euros. Accueil jusqu'à 2 heures du matin. Fermé le samedi midi et le dimanche.
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