De l'ESB à la MCJ

Boeuf : 5 ministres écrivent à 36 000 maires

Publié le 29/04/2001

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L ES cinq ministres n'ont pas été de trop pour, comme ils l'écrivent, « faire prévaloir la raison ». Par ordre protocolaire, Daniel Vaillant, le ministre de l'Intérieur, Jack Lang, le ministre de l'Education nationale, Jean Glavany, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bernard Kouchner, le ministre de la Santé, et François Patriat, le secrétaire d'Etat aux PME, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation. Cinq ministres contre « le désarroi de nos concitoyens » face au risque d'être contaminé par l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

Cinq mois après le déclenchement de la dernière crise, ses effets perdurent. Selon la Confédération paysanne, la consommation de viande bovine reste inférieure de près du quart (de 23 à 25 %) à la normale. Et, généralement, les nombreux maires qui ont interdit la consommation de viande de buf dans leurs cantines n'ont pas levé cette disposition.
Or, martèlent les cinq, « toutes les études scientifiques conduites jusqu'à présent ont montré que l'agent de l'ESB n'est pas présent dans le muscle. La viande de buf commercialisée étant du muscle, elle peut être consommée sans crainte, assurent-ils en chur . En outre, ajoutent-ils, les nutritionnistes s'accordent à considérer que des éléments essentiels à l'équilibre de l'alimentation des enfants se trouvent dans la viande rouge. Or, pour un certain nombre d'enfants, le seul repas équilibré est celui qui est pris à la cantine ».
Dès le 14 novembre dernier, une circulaire à en-tête du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, des secrétariats d'Etat à la Santé et aux PME avait tenté d'enrayer le boycott de la viande bovine auprès des chefs d'établissement scolaire et de leurs intendants et gestionnaires, en s'appuyant sur les mêmes arguments qui reflètent l'état actuel de nos connaissances scientifiques. En vain.
La lettre aux maires, qui les prémunit contre tout risque judiciaire, connaîtra-t-elle plus de succès, alors que les élus locaux ont six ans de tranquillité avant le prochain verdict des urnes ?

Ch. D.