La Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD, majoritaire) invite la profession à se mobiliser dans les prochaines semaines pour dénoncer le désengagement de l’assurance-maladie des soins dentaires.« L’assurance-maladie a bloqué les remboursements depuis un quart de siècle », affirme la CNSD.
Les 40 000 chirurgiens-dentistes sont appelés à fermer leur cabinet le lundi 3 février et à cesser pendant toute la semaine la télétransmission des feuilles de soins.
Le syndicat demande à ses confrères de suspendre leur participation à la permanence des soins à partir du dimanche 2 février pour dénoncer l’absence de revalorisation des gardes et astreintes le week-end. Pourtant actées dans un avenant de juillet 2012, ces hausses tarifaires n’ont jamais vu le jour, faute de publication d’un décret au « Journal Officiel ».
Le syndicat remettra deux pétitions à Marisol Touraine lancées sur Internet auprès des chirurgiens-dentistes et des patients.
65 % de charges
Malgré quelques récentes revalorisations (soins précoces, urgences douloureuses, couronnes sur implants...), les soins conservateurs les plus courants demeurent sous valorisés, estime le syndicat. « Deux milliards d’euros doivent être investis sur les soins dentaires », déclare Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD. Selon la syndicaliste, le taux de charge d’un cabinet dentaire s’élève à 65 % des recettes, « le taux le plus élevé des professions de santé ».
La CNSD a récemment demandé le doublement des tarifs des soins courants (le passage de 33 à 66 euros d’une extraction de dent, par exemple) pour permettre de baisser le prix des prothèses.
Devant le blocage du taux de remboursement et la hausse du reste à charge des patients, les dentistes négocient de plus en plus avec les organismes complémentaires, premiers financeurs des soins dentaires. Avec les opticiens et audioprothésistes, les chirurgiens-dentistes font partie des trois professions qui pourront officiellement faire l’objet de réseaux de soins, devant permettre aux patients de bénéficier sous conditions, de tarifs négociés et de remboursements améliorés.
« Les complémentaires sont prêtes à injecter des sommes pour revaloriser la profession », observe Catherine Mojaïsky. Une restructuration du financement de la santé dentaire semble incontournable.
« Des confrères se désengagent de certains actes mal valorisés, comme des extractions compliquées chez des enfants, rémunérées 16,77 euros, explique Catherine Mojaïsky. Que font ces confrères ? Ils les envoient chez les médecins stomatologues de secteur II. »
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