En contentieux depuis 2009 avec la CPAM du Val-de-Marne, le Dr Poupardin, généraliste à Vitry (94), devrait être fixé sur son sort mercredi 26 septembre prochain. C’est en effet à cette date que le tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS) de Créteil devrait rendre son verdict dans l’affaire qui l’oppose à sa caisse pour non-respect de l’ordonnancier bizone.
Celle-ci lui reproche d’avoir réparti de façon « non conforme » les médicaments de 51 de ses patients soignés en affection longue durée (ALD), entre avril 2007 et mars 2008, pour un préjudice qu’elle évalue à 2 612 euros. Un non-respect du bizone que Didier Poupardin a toujours assumé, estimant qu’il était « impossible de découper un patient en tranches ». Une première partie du procès avait eu lieu le 8 septembre 2010, mais le TASS avait alors estimé qu’il s’agissait d’un différend médical sur la répartition des médicaments sur les deux zones de l’ordonnancier, et avait demandé une expertise médicale.
Dans les extraits de cette expertise achevée fin juillet dernier, et que le Dr Poupardin a rendus publics, l’expert assure que la grande majorité des médicaments que le praticien a inscrits dans la partie haute du bizone (réservée aux médicaments pris en charge à 100 % dans le cadre de l’ALD), n’ont « pas de relation avec l’ALD ».
« Un médecin performant est un médecin qui obéit à la CNAM », dit avec provocation le Dr Poupardin
Selon le Dr Poupardin, la conclusion de ce document « ne provoque aucune surprise ». Le praticien regrette que l’expert se soit contenté de « se servir d’un copié collé du Vidal pour argumenter sur la place des médicaments dans l’ordonnance bizone ». Il lui reproche aussi de n’avoir pas pris « le soin de répondre à [ses] arguments, ni sur la légitimité ou non des cas de figure » qu’il expose dans son rapport, laissant faire « ce travail par un médecin-conseil de la CPAM ».
L’épouse du Dr Poupardin, elle-même généraliste à la retraite, assure que c’est le tribunal qui a choisi l’expert parmi une liste de professionnels assermentés. « Les deux premiers ont refusé, indique-t-elle, le troisième a accepté, il est vice-président de l’Ordre des médecins de Paris et membre du CNOM ».
A l’occasion d’une conférence de presse organisée jeudi 20 septembre au Sénat sous l’égide du groupe Communiste, Républicain et Citoyen, le Dr Poupardin, très remonté, s’en est pris aux caisses, jugeant qu’à leurs yeux, « un médecin performant est un médecin qui obéit à la CNAM, et qui soigne mieux les comptes de la sécu que ses patients ». Il a aussi annoncé avoir pris sa retraite en juin 2011 : « j’avais l’intention de travailler plus longtemps, mais j’en ai eu assez de ce contentieux avec la caisse ».
Didier Poupardin, qui est soutenu par l’ensemble des partis et formations de gauche, invite tous ceux qui appuient sa démarche à venir assister à son procès qui se tiendra le 26 septembre à 13h30 au palais de justice de Créteil.
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