La baisse du nombre des alertes au courrier qui pourrait être contaminé par le charbon se poursuit, s'est réjoui Bernard Kouchner lors de son point de presse hebdomadaire sur le plan Biotox. « Il y a eu 3 600 alertes depuis le 11 octobre, la moyenne quotidienne est tombée de 100, puis à 80 et maintenant à 50, mais il y en a eu que sept dimanche dernier », a-t-il précisé.
Certes, on a trouvé des traces de charbon dans deux cas, mais il y avait<\!p>moins de cinq spores par gramme de substance : « Une concentration habituelle quand il s'agit de traces telluriques, de spores que l'on trouve dans le sol, a expliqué le ministre. On considère que la dose infectante est à partir de 5 000. »« On déjà relevé dans des circonstances particulières, après le passage d'un camion d'équarrissage, des doses de 3 000, sans conséquences pour la santé », a ajouté Josée Vaissaire, expert vétérinaire de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Sans oublier que chaque année dans le monde 2 000 cas de charbon humain sont répertoriés.
Une des deux enveloppes positives a été expédiée à un collège de Vitry-sur-Seine et ouverte par des enseignants mis sous traitement par précaution ; elle contenait de 200 à 300 g de farine, selon le ministre. Dans la deuxième, postée des Baléares, il y avait une carte postale et un peu de sable recelant quelque spores de charbon. Plutôt un souvenir qu'une mauvaise plaisanterie. Cette dernière lettre avait été rejetée par la machine postale en raison de son épaisseur, puis par une postière qui a signalé sa consistance.
Des condamnations
De son côté, le ministère de la Justice a donné des précisions sur les responsables de ces fausses alertes qui, rappelons-le, coûtent de 20 000 à 40 000 F par intervention. 42 personnes ayant envoyé du courrier volontairement suspect ont été identifiées et déférées en justice et la plupart condamnées (31 comparutions immédiates), à l'exception de deux cas psychiatriques. « Le top 50 des peines : dix-huit mois de prison ferme à un récidiviste des fausses alertes à la bombe, a précisé le représentant du ministère, Patrick Poirret. En moyenne, c'est six mois dont une partie ferme (un mois et quinze jours). »
« Qu'il s'agisse de vengeance, malveillance ou mauvaise plaisanterie, leur profil est très varié socialement, a ajouté M. Poirret : parmi d'autres, deux restaurateurs, un infirmier, un pompier, un adjoint au maire et un dentiste... »
Quoi qu'il en soit, malgré l'affaiblissement de l'organisation terroriste al-Qaïda, la vigilance reste de mise : « On ne peut pas exclure des actions désespérées dans ce contexte », a souligné Claude Wachtel, du secrétariat de la Défense nationale.
Négociations sur les armes biologiques à Genève
Les 144 pays de la Convention sur les armes biologiques sont réunis à Genève pour trois semaines afin d'examiner l'application de ce traité et les moyens de le renforcer. Depuis 1995, un groupe de travail s'efforce d'élaborer un protocole additionnel rendant contraignantes les dispositions de la Convention de 1972, interdisant l'usage, la production et la détention d'armes biologiques, mais qui ne prévoit aucun mécanisme de contrôle. A l'ouverture, lundi, les Etats-Unis ont accusé l'Irak et la Corée du Nord d'avoir développé des programmes d'armes biologiques constituant des menaces pour la sécurité internationale et exprimé également des préoccupations à l'égard de l'Iran, de la Libye, de la Syrie et du Soudan. « Il est temps d'abandonner des années d'inertie diplomatique, a souligné leur représentant, le secrétaire d'Etat adjoint John Bolton. Nous ne serons pas protégés par un traité à la Maginot. »
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