De notre correspondante
Stimuler les échanges entre chercheurs, cliniciens et industriels devrait être l'essence même du Bioparc. Le 28 février, à l'occasion de la pose de la première pierre de ce nouveau bastion de la recherche implanté au cœur du 8e arrondissement de Lyon, Gérard Collomb, sénateur-maire de cette ville et président du Grand Lyon, a bien souligné qu'il souhaitait faire de l'agglomération lyonnaise « le deuxième pôle consacré aux biotechnologies, après la région parisienne ».
Le choix de l'emplacement est stratégique : il regroupe déjà des hôpitaux, dont Edouard-Herriot et le centre anticancéreux Léon-Bérard, l'université Claude-Bernard, des organismes de recherche tels que le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). Il est proche de 15 unités INSERM et d'un potentiel « campus » avec l'institut de formation et de recherche Laennec et, surtout, il bénéficie de la présence de 171 entreprises exerçant déjà dans le secteur de la santé.
La composante économique du Cancéropôle
Calqué sur un modèle canadien expérimenté avec succès, visant à optimiser les collaborations scientifiques, cliniques et industrielles, Bioparc devrait devenir « la composante économique du futur Cancéropôle Lyon - Rhône-Alpes », a précisé le maire de Lyon. Ce projet doit regrouper les acteurs publics et privés des trois CHU de Grenoble (38), Lyon (69) et Saint-Etienne (42), dans l'objectif louable de structurer la recherche, la clinique et les entreprises autour de la lutte contre le cancer. Lancé par l'Etat, la région et le Grand Lyon, le Cancéropôle est dirigé, depuis le mois de décembre dernier, par un scientifique venu de l'industrie pharmaceutique, Jean-Yves Bonnefoy, et devrait disposer d'un financement de 100 millions d'euros sur cinq ans. Quand à l'implantation du Consortium européen sur le cancer du col (ECCE), tant attendue par la communauté scientifique, et qualifiée de « déclencheur » du projet par Gérard Collomb, il serait imminent.
Bioparc fait donc partie des grands projets de l'agglomération lyonnaise, même si la conjoncture économique ne lui est pas, d'emblée, favorable. D'une surface totale de 3,3 hectares, Bioparc propose aux investisseurs jusqu'à 45 000 m2 de surface à construire : « L'aménagement du site sera spécifiquement réalisé pour l'accueil de start-up et d'unités de recherche et le développement d'entreprises en produits de santé, de prestataires de services liés à ces activités et de plates-formes technologiques, telles que des centres de ressources biologiques, de séquençages, etc. », précise, dans ses documents, la Société d'équipement du Rhône et de Lyon (SERL) chargée de commercialiser le site. Une quinzaine d'entreprises se seraient déjà portées candidate à l'achat. Outre les surfaces consacrées aux laboratoires, Bioparc accueillera une pépinière de jeunes entreprises, chargée d'y tenir un rôle « d'aiguillon ».
Biovision, en avril
Aujourd'hui, la filière biomédicale en Rhône-Alpes constitue ce qu'on appelle « bio-cluster », avec 60 000 emplois publics et privés, et un chiffre d'affaires estimé à 305 millions d'euros. Grâce à son poids économique, cette filière s'impose comme un secteur d'excellence pour Lyon et le département du Rhône, qui concentrent la quasi-totalité de cette activité. Une réputation historiquement construite sur les bases de l'industrie chimique, développée pour le textile au départ, et qui a trouvé des applications dans le secteur de la santé : vaccins, sérums et produits vétérinaires ont été les premiers atouts de cette filière de pointe qui englobe désormais les bioréacteurs et les biomatériaux.
Au final, les biotechnologies ciblées sur la santé représentent plus de 55 % des développements actuellement conduits en Rhône-Alpes. Un savoir-faire que l'agglomération lyonnaise entend faire connaître, notamment par l'organisation d'événements majeurs, à commencer par la troisième édition du forum mondial des sciences du vivant, Biovision, qui se tiendra à Lyon du 8 au 11 avril.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature