Vos malades ont lu
« Pour la Science », octobre
A force de mettre la vie en morceaux de plus en plus petits, les biologistes ont certes appris une « masse considérable » de données, mais ils éprouvent bien des difficultés pour déchiffrer le tout, qui a la malencontreuse faculté d'être « plus que la somme des parties ». « Pour la Science » montre comment certains biologistes ont appelé l'informatique à leur secours pour mieux comprendre le fonctionnement de systèmes à partir de leurs éléments connus.
Les premiers participants à cette fête informatique sont des bactéries, dont on étudie par exemple les mécanismes de croissance, la résistance aux modifications de l'environnement ou l'invasion par des bactériophages. Encore plus complexe, mais désormais à la portée de nos vaillants ordinateurs modernes, le développement des pattes de drosophiles a pu être analysé « in silico » avec des résultats fort intéressants. Mais pour l'analyse du fonctionnement des cellules du cœur ou des lymphocytes, pour la mise au point de médicaments efficaces contre les conséquences cellulaires d'une maladie, il faudra encore attendre un peu. Le temps que quelques « principes unificateurs » facilitent l'appréhension des systèmes.
Alzheimer entre affolement et espoir
« Pleine vie », octobre
Les chiffres sont plutôt inquiétants, sinon affolants : 420 000 malades, dont 50 % non diagnostiqués, 100 000 nouveaux cas par an, près de 25 % des plus de 85 ans atteints, 35 % des plus de 90 ans, avec un horizon proche à 220 000 nouveaux cas par an si « aucun traitement efficace n'est trouvé ». Lire ce que représente la vie au quotidien pour la personne atteinte de maladie d'Alzheimer et pour son entourage n'est par ailleurs guère rassurant.
Mieux connaître la maladie, ses premiers signes, ses lésions cérébrales, l'intérêt du diagnostic précoce, la conduite à tenir pour les proches est peut-être réconfortant. Savoir que les spécialistes et les associations louent le courage de ces proches et s'efforcent de leur venir en aide l'est sans doute encore plus. Mais nul ne sait encore s'il est justifié de voir, dans un vaccin tenté avec succès sur des souris, un véritable espoir.
Plus jamais mal au dos
« Belle santé », octobre
Belle santé est affirmatif, du moins en couverture : « Plus jamais mal au dos », affirme-t-il. A l'intérieur des pages, les choses commencent mal : « Dans 99 % des cas, les scanners ne servent à rien, les séances de kiné sont insuffisantes, les anti-inflammatoires vous irritent l'estomac et le repos allonge la durée de la crise. » Quant à l'intervention, elle est réservée, selon le spécialiste interrogé, aux douleurs insupportables, aux gens pressés, « sachant que d'après les statistiques menées ici à l'hôpital (de la Pitié-Salpêtrière) , après la guérison d'une sciatique par opération, il subsiste une fois sur trois des lombalgies résiduelles ».
Que faire alors ? Le mensuel propose un dosage étudié de semelles orthopédiques, de massages, de séances d'ostéopathie et de kinésithérapie, ceinture lombaire, cures de plantes médicinales, acupuncture, homéopathie, vitamines, thalassothérapie et thermalisme, exercices physiques adaptés, sachant par ailleurs que lumbagos et hernies discales finissent tous « par cicatriser ».
Notre plus vieille jeune fille
« Le Point », 5 octobre
Autant l'Afrique, bien sûr, puis le pourtour oriental de la Méditerranée se sont montrés bavards sur nos ancêtres les plus éloignés, autant l'Europe s'est montrée pauvre en fossiles et en traces d'activité humaine remontant à plus de 500 000 ans. Aussi les paléontologues sont-ils très excités par l'exhumation, sur le fameux site de Tautavel, d'une mandibule vieille de 450 000 ans, reste d' « un individu jeune, sans doute de sexe féminin ». La jeune fille aurait donc appartenu à ce « petit groupe de prénéandertaliens » au mode de vie « très fruste » qui compterait parmi les premiers Européens. Et selon « le Point », il se pourrait que cette mandibule en dise un peu plus aux spécialistes sur l'évolution qui a mené Homo erectus l'Africain à Néandertal.
Humains à prix variés
« L'Express », 4 octobre
On veut bien croire les spécialistes quand ils affirment que l'indemnisation est nécessaire au « lent processus de la réparation » pour les victimes de catastrophes et leur entourage. On a un peu de mal à admettre l'éventail des prix de la vie humaine, ouvert par « l'Express » : de 30 000 F à 28 millions, défilent nationalités, âges et raisons sociales, du marin philippin perdu dans un naufrage au passager américain tué dans le vol d'EgyptAir du 31 octobre 1999.
Les demandes, liées aux catastrophes, attentats, maladies, se multiplient tandis que les prix montent et que des règles commencent à s'imposer, poursuit « l'Express ». Selon l'estimation d'un avocat, le prix moyen d'un Français serait passé en cinq ans de 1 à 2 millions de francs, ce dont on peut sans doute se réjouir.
Mais aujourd'hui, la vieille « mécanique du droit commun » se voit dépassée, d'une part, par les arrangements à l'amiable avec les assureurs et, d'autre part, par les nouveaux fonds, fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions, fonds d'indemnisation des transfusés et hémophiles, fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante et bientôt Office national d'indemnisation des accidents médicaux et maladies iatrogènes. Il semble qu'un besoin d'harmonisation se fasse sentir non seulement en France, mais dans toute l'Europe, et que l'inquiétude monte quant au coût final de ces réparations.
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