Moins d’un an après l’adoption de la réforme de la biologie médicale qui fixe le calendrier pour l’accréditation des laboratoires (50 % en 2016, 70 % en 2018, 100 % en 2020), les biologistes libéraux et hospitaliers exposent au grand jour leurs divergences.
Le conflit se concentre sur la validation biologique des résultats d’examens, avant leur transmission. D’un côté, le Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH), présidé par le Dr Françoise Cotty, alerte sur les refus d’accréditation que connaissent plusieurs centres hospitaliers (CH). Le Comité Français d’accréditation (COFRAC) leur reproche la diffusion de résultats non préalablement validés par un biologiste, une pratique tolérée pendant la permanence des soins, mais interdite en journée.
Les petits centres en difficulté
Le SNBH, qui est déjà intervenu auprès du ministère de la Santé et du COFRAC à ce sujet, demande que la communication des résultats d’examens urgents soit possible 24h/24 et 7 jours sur 7, après validation par des techniciens habilités.
Il fait valoir, à travers une lettre ouverte d’un « biologiste un peu las » destinée à sensibiliser les présidents de CME et les Directeurs de CH, les difficultés propres aux petits centres qui ne disposent pas d’une garde de biologiste sur place. « Les biologistes privés ne sont souvent guère concernés par les urgences ou sont organisés en gros plateaux techniques avec des effectifs leur permettant de faire face. Les collègues de CHU se retranchent derrière leurs internes...qui ne sont pourtant pas plus habilités à libérer un résultat que ne l’est un technicien » lit-on.
Responsabilité
Quatre syndicats de biologistes libéraux ont riposté. Le syndicat des biologistes (SDB), le syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC) et le syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) dénoncent dans un communiqué commun des demandes qui portent atteinte à l’égalité de traitement de tous les laboratoires et qui mettent en cause la responsabilité du biologiste médical sur une fonction régalienne.
« Un technicien de laboratoire n’a pas la formation ni les compétences, ni la responsabilité de juger la cohérence de l’ensemble d’un dossier », écrivent-ils, en soulignant la médicalisation de la biologie impliquée par la réforme de 2013.
Les libéraux s’insurgent aussi contre « les contrevérités » énoncés par le SNBH sur les laboratoires de ville (« qui n’auraient jamais à gérer l’urgence ni la permanence des soins ») et demandent la tenue d’une table ronde rassemblant toutes les parties concernées par l’accréditation.
De son côté, le syndicat national des médecins biologistes (SNMB) déplore l’argumentaire du SNBH qui ne tient « aucun compte de l’intérêt du patient et de la santé publique, mais uniquement des contraintes liées à l’accréditation ».
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