Alors que le deuxième plan quiquénnal Santé Environnement (PNSE) va s’achever à la fin 2013, l’évaluation que vient de réaliser le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) est plutôt mitigée. Sur l’évolution de l’exposition aux différents polluants, les résultats ne sont pas probants. En particulier, l’air que respirent nos concitoyens laisse toujours à désirer. Le rapport indique qu’il n’y pas eu d’évolution nette mais une «stagnation des immissions urbaines», et cela «malgré des émissions nationales en baisse». Quant aux pollens, c’est pire :«Tendance générale à l’aggravation». Pour le reste, il est bien difficile de dresser un bilan détaillé, car beaucoup d’items ne sont pas mesurables. C’est le cas par exemple de l’évolution en matière d’air intérieur, du bruit, des milieux aquatiques ou des substances toxiques. « Les résultats des actions du PNSE 2 restent difficiles à mesurer sur les niveaux d’exposition de la population, compte tenu des échelles de temps très longues que nécessitent la mise en œuvre des actions et ensuite l’observation concrète de leurs effets », peut-on lire dans le rapport. Comme pour justifier cette absence de données, les auteurs insistent sur les « faiblesses » des systèmes d’information qui n’ont pas permis de dégager d’analyses précises car « éclatés », « difficiles d’accès » et « peu adaptés ».
Quelques avancées
Quelques points positifs se dégagent toutefois. Sur les Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH), les actions menées ont permis d’améliorer la tendance générale, tout comme pour l’exposition au plomb dans l’habitat qui enregistre une nette amélioration. Mission réussie pour les pouvoirs publics. La réduction de l’exposition au plomb était l’un des objectifs santé-environnement de la loi relative à la politique de santé publique de 2004. Le HCSP a constaté que cet objectif avait été atteint.
C’est par contre bien le seul. Outre la réduction de l’exposition de la population aux polluants atmosphériques dont l’objectif a été presque atteint, la plupart des indicateurs «Environnement» de la loi de santé publique n’ont pas positivement évolué. Ainsi, la mortalité par intoxication au monoxyde de carbone a stagné au cours de la décennie des années 2000. On est donc loin de l’objectif de réduction de 30% fixé par la loi. Et sur le bruit, le rapport précise qu’il est impossible de préciser l’évolution «compte tenu des systèmes d’information existants». En bonne logique, le HCSP a formulé des préconisations pour la préparation du PNSE 3 à venir en 2014 en insistant sur la nécessité de clarifier et de développer ls systèmes d’information.
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