Télévision
TOUT a commencé, rappelons-le, en février 2000, lorsque la rumeur, déjà, évoquait la suppression de « Bouillon de culture » pour le mois de juin de cette année-là. Ce que les dirigeants de France 2 ont véhémentement démenti. Or, quelques mois plus tard, à la rentrée de septembre, Bernard Pivot annonçait lui-même en direct qu'il entamait sa dernière saison*.
La succession était ouverte, qui a aiguisé bien des appétits et entraîné bien des manuvres dont quelques-unes sont sorties des coulisses mais sur lesquelles il est tout à fait inutile de s'appesantir. Beaucoup de noms ont été cités tout au long de l'année écoulée dont ceux de Laure Adler, Paul Amar, Thierry Ardisson, Frédéric Beigbeder, Guillaume Durand, Frédéric Ferney, Michel Field, Franz-Olivier Giesbert, Daniela Lumbroso, Bernard Rapp, etc. Et les scrutateurs du cénacle littéraire n'en finissaient pas de compter les points...
Les modernes plus les anciens
Puis, au printemps, tout s'est accéléré, un nom s'est détaché, celui de Guillaume Durand, mais il a fallu attendre la fin du mois de juin et le dernière émission de Bernard Pivot pour que la chaîne et l'intéressé confirment cette nomination. Cela ne veut pas dire que la rumeur s'est tue : d'aucuns pensent ou laissent croire que Guillaume Durand n'est là que provisoirement et que la véritable succession se jouera en janvier prochain.
A ce jour, c'est cependant « Campus » qui, dès le jeudi 6 septembre, constituera la vitrine culturelle de la chaîne du service public France 2.
Dans les grandes lignes, l'émission se déroulera en trois parties, avec un invité présent du début à la fin, qui pourra donc s'expliquer en profondeur : un journal de l'écrit, avec des reportages sera suivi d'un débat polémique avec d'autres auteurs et invités dans lequel il sera question de tout ce qui se publie, non seulement dans les livres mais aussi dans les journaux et qui nourrit la vie sociale et culturelle ; la troisième partie étant de la critique pure avec plusieurs journalistes issus de la presse littéraire ; on sait d'ores et déjà que Josyane Savigneau et Marc Weitzman feront partie de l'équipe.
Avec le pluralisme, le rajeunissement est le maître mot de Guillaume Durand - il partage ainsi l'avis de maître Pivot - qui entend « braquer les projecteurs sur les nouvelles valeurs montantes, mais aussi sur les auteurs qui leur ont emboîté le pas ». Une volonté symboliquement illustrée avec le premier auteur invité, Michel Houellebecq, dont le nouveau roman, « Plateforme », paraît demain chez Flammarion.
Satisfait et déçu
Dans le premier entretien qu'il a accordé à « Livres Hebdo » après sa nomination officielle, Guillaume Durand s'est déclaré satisfait de ce que les grandes lignes de son projet aient été acceptées mais déçu de n'avoir pas obtenu davantage de moyens (le budget de l'émission sera de l'ordre de 500 000 à 600 000 F) pour aller à la rencontre des auteurs étrangers qui ne se rendront pas forcément à son invitation. Quant à l'audience espérée, elle est de l'ordre de celle réalisée par Bernard Pivot, soit 6-7 % de parts de marché, « à charge pour nous de rajeunir le public et d'en gagner un nouveau ».
* Bernard Pivot deviendra à partir de la rentrée le chroniqueur littéraire du « Journal du dimanche », le quotidien du septième jour dans lequel il tenait déjà depuis de nombreuses années une chronique d'humeur. Sa nouvelle chronique, qui ne sera pas une critique littéraire, viendra en lieu et place de celles des deux chroniqueurs actuels, Daniel Picouly et Jean-Noël Jeanneney.
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