CONFORMÉMENT à Espoir Banlieues, lancé par Nicolas Sarkozy le 8 février dernier, les 2 000 quartiers dits «sensibles», où vivent 5 millions de personnes, et plus particulièrement 125 d'entre eux, qualifiés de «plus prioritaires», auront droit à des coups de pouce au logement, à l'emploi, à l'éducation, à la sécurité et à la santé. Un prochain conseil interministériel des villes, présidé par François Fillon, sera l'occasion, pour Roselyne Bachelot, de présenter un plan triennal. Les Ateliers Santé Ville (ASV), reconnus comme des «outils pertinents de réduction des inégalités de santé», en mobilisant «des ressources en sciences humaines, en épidémiologie ou en géographie de la santé», apparaissent comme des sésames. En 2007, la France en comptait 210, qui avaient bénéficié de quelque 6 millions d'euros de crédits dispensés par l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances. Mais il faudrait une centaine d'ASV supplémentaires.
«Si l'on veut que les actions de santé publique, quelles qu'elles soient, aient un relais local, il est nécessaire que les quartiers sensibles, générateurs notamment de troubles psychosociaux et de problèmes dentaires, disposent tous d'AVS», a rappelé à la ministre le Dr Jean-Luc Roelandt, psychiatre, membre du Conseil national des villes. Et d'ajouter : «Il faut aussi des acteurs de santé.»
À Aubervilliers, dans la Seine-Saint-Denis, la pédopsychiatrie, la médecine scolaire et la médecine générale souffrent d'un manque notoire de praticiens. Là où les ASV ont été mis en place depuis 2001, l'offre de soins de proximité et de qualité, à la fois préventive et curative, s'est étendue, mais, sans thérapeutes en nombre suffisant, les ASV ne suffiront pas à donner du sens à Espoir Banlieues.
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