PRÉVENIR les complications micro- et macro-vasculaires des diabétiques est essentiel. Les diabétiques, par rapport aux non-diabétiques, ont deux à quatre fois plus de risques de faire des accidents vasculaires. Malgré ce danger, on constate que peu d'études cliniques sur un nombre significatif de patients diabétiques ont cherché à évaluer l'effet des traitements antihypertenseurs sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux et des infarctus du myocarde chez les diabétiques.
Les premiers résultats de l'étude ADVANCE (Action in Diabetes and Vascular Diseases : Preterax and Diamicron- MR Controlled Evaluation), attendus en septembre prochain, devraient permettre d'élargir les connaissances actuelles sur la prise en charge des patients diabétiques, d'améliorer encore leur état de santé et de modifier des stratégies thérapeutiques. ADVANCE est la plus grande étude jamais réalisée chez les diabétiques de type 2. Au total, 12 878 patients diabétiques de type 2, de plus de 55 ans, avec un diabète identifié depuis plus de dix ans, ont été recrutés par 215 centres dans 20 pays. Après une phase de « run in », 11 140 patients (moyenne d'âge 66 ans) ont été randomisés dans différents groupes de traitement, quels que fussent leurs niveaux de pression artérielle (hypertendus ou non) ou d'hémoglobine glyquée à l'entrée dans l'étude. Quarante pour cent d'entre eux avaient déjà une atteinte micro- ou macro-vasculaire. Le suivi était de 4 à 5 ans.
Bras « pression artérielle », bras « glycémie ».
L'étude comporte « un bras pression artérielle » qui, d'abord, évalue en double aveugle la plurithérapie perindopril-indapamide (2 mg/0,625 mg/j) (Preterax), en passant à 4 mg/ 1,25 mg/j après trois mois versus placebo. Dans « le bras glycémie », le contrôle intensif de la glycémie à base de gliclazide LM, avec un objectif d'HbA1c < 6,5 %, sera comparé en ouvert à un contrôle standard de la glycémie. Deux critères principaux de jugement ont été retenus : un premier critère combiné regroupant les complications macrovasculaires (AVC et infarctus non mortels) et un critère combiné regroupant les complications microvasculaires (apparition ou aggravation des néphropathies, des rétinopathies).
Plusieurs questions.
L'étude permettra de répondre à plusieurs questions : les traitements antihypertenseurs et un contrôle intensif réduisent-ils le risque d'atteinte vasculaire, quel que soit le niveau de la PA et de la glycémie ? Un contrôle plus intensif de la glycémie assure-t-il une plus grande protection ? Les bénéfices de ces deux types d'intervention s'ajoutent-ils ?
Cette étude ADVANCE a été élaborée par des investigateurs du George Institute for International Health et soutenue par Medical Research Council of Australia et les Laboratoires Servier. Le choix de Preterax par le George Institute for International Health a été guidé par les propriétés vasculaires de cette plurithérapie, tant au niveau des troncs artériels que sur la microcirculation, qui permet un contrôle tensionnel plus intensif, en particulier sur la composante systolique. Un élément majeur, pour le Pr Michel Marre (Bichat, Paris), qui estime que le contrôle strict de la glycémie est probablement moins important que la baisse de la pression artérielle pour diminuer l'incidence des complications vasculaires chez le diabétique.
D'après une conférence de presse organisée par les Laboratoires Ardix Therval Médical (Servier), avec, pour intervenant, le Pr Michel Marre (hôpital Bichat, Paris).
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