« La sclérose en plaques frappe tôt, dure longtemps mais ne réduit pas l’espérance de vie » a souligné le Pr Christian Confavreux (hôpital neurologique Pierre Wertheimer, Hospices civils de Lyon). Le traitement classique par interféron réduit en moyenne de 30 % la fréquence des poussées sans agir sur la progression du handicap, mais avec l’atout d’une bonne sécurité d’emploi sur le long terme. Dans la perspective de frapper fort pour bloquer la maladie, « L’alemtuzumab est très efficace sur les poussées et aussi sans doute sur le handicap », a indiqué le Pr Confavreux. Il agit sur le répertoire lymphocytaire en provoquant une déplétion initiale puis une repopulation cellulaire différente. Les essais CARE-MS I et CARE-MS II montrent un effet « spectaculaire » sur le handicap en 36 mois vs interféron bêta-1a avec une réduction du handicap chez certains patients. Chez les patients naïfs, les poussées reculent de 55 % vs interféron et l’atrophie cérébrale est ralentie.
Des perspectives engageantes
Chez les patients en rechute, l’alemtuzumab (Lemtrada®) réduit le taux de poussées de 49,4 % comparativement à l’interféron selon une étude présentée au dernier congrès annuel de l’Académie Américaine de Neurologie. Surtout, « on réduit de 42 % le risque d’aggravation du handicap à six mois et on est conforté par les données de l’imagerie », a expliqué le Pr Pierre Clavelou (CHU de Clermont-Ferrand).
Les effets indésirables sont des réactions à la perfusion qui sont gérables par les corticoïdes. « Le recul est court mais aucun signal n’est apparu dans le champ du risque carcinologique » a estimé le neurologue. En revanche, les thyroïdites sont relativement fréquentes, d’autant qu’il existe des antécédents familiaux de maladie auto-immune.
Quant au tériflunomide (Aubagio®), il est le métabolite actif du léflunomide utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde. « L’intérêt de ce produit est que c’est un traitement oral dont le profil d’acceptabilité est a priori satisfaisant » a indiqué le Pr Clavelou.
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