Rhumatologie

Bientôt du neuf dans la goutte

Publié le 09/09/2011
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Le canakinumab (ACZ 885), un anticorps monoclonal totalement humanisé, est efficace dans les crises de goutte et les récidives qu’il réduit de 55 à 68 % par rapport au corticoïde injectable de référence chez les intolérants aux AINS.

Crédit photo : ©SPL/PHANIE

Les études de phase III évaluant le canakinumab (ACZ 885) ont inclus plus de 450 patients souffrant de goutte mais intolérants ou ayant des contre-indications aux AINS ou à la colchicine. « Les scientifiques ont récemment appris que la cause de la douleur de l’arthrite goutteuse est l’interleukine 1-bêta, a expliqué un des investigateurs, le Pr Alexander So (Lausanne, Suisse). En ciblant spécifiquement l’interleukine 1-bêta, ces études ont montré que l’ACZ 885 peut traiter efficacement les crises douloureuses en allongeant l’intervalle libre entre deux crises ».

Rien d’une pathologie bénigne

La molécule obéit à un rationnel physiopathologique. L’inflammation des crises aiguës est due au dépôt des cristaux d’acide urique à l’intérieur des articulations. Ce phénomène entraîne une forte réponse inflammatoire médiée par l’interleukine 1-bêta, « le médiateur pivotal de l’inflammation dans la goutte » selon les termes du spécialiste. Cette cytokine contribue à une inflammation chronique et une érosion osseuse et cartilagineuse. « Lorsqu’elle est négligée, la goutte peut induire des lésions irréversibles » a indiqué le Pr Thomas Bardin (hôpital Lariboisière, Paris) en soulignant que le goutte est loin d’être une pathologie bénigne.

Les deux études ont utilisé des échelles de douleur 72 heures après le traitement et elles ont permis d’observer une réduction supplémentaire de 11,4 mm et de 9,8 mm par rapport au traitement corticoïde injectable à base d’acétonide de triamcinolone. Le risque de récidive dans les trois mois a été diminué de 55 % dans une étude et de 68 % dans l’autre essai, des résultats considérés hautement significatifs.

Côté tolérance, le produit a été bien accepté. Il n’y a pas eu d’effets indésirables graves liés au produit. Sur le plan des infections, la sécurité d’emploi est satisfaisante.

Conférence de presse organisée par Novartis Global dans le cadre de l’EULAR.
Dr Muriel Gevrey

Source : lequotidiendumedecin.fr