C’EST EN PRINCIPE en décembre prochain que devraient être connus les cinq sites de recherche pluridisciplinaires labellisés en cancérologie. « L’appel à projet devrait être lancé à la fin du mois de juin. Ensuite, on attendra un retour des dossiers pour le mois de novembre et les cinq sites seront désignés le mois suivant », explique Fabien Calvo, directeur général de l’Institut national du cancer (INCa) et directeur de l’institut thématique « cancer » au sein de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé.
La labellisation de ces cinq sites est la toute première mesure du deuxième plan Cancer (2009-2013), dont les grandes lignes ont été présentées en novembre dernier par Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État avait alors rappelé que près de 5 000 chercheurs travaillent en France dans le domaine de la lutte contre le cancer, au sein des hôpitaux, des universités, de l’Inserm, du CNRS, du CEA, de l’INRA, de l’INRIA, de l’IRD et de l’Institut Pasteur, regroupés au sein de l’Alliance. « Au sein de cet ensemble, nous allons identifier les meilleures structures », avait indiqué Nicolas Sarkozy, en annonçant la prochaine labellisation de cinq sites de recherche pluridisciplinaires par l’INCa. « Ces sites devront présenter la masse critique nécessaire de médecins, de patients, de chercheurs et d’équipements. Ces cinq sites travailleront en réseau avec d’autres équipes de recherche et d’autres établissements de santé. Ils seront un facteur d’émulation. J’attends des cinq sites qu’ils contribuent de manière décisive à accélérer le transfert des avancées de la recherche au bénéfice des malades », avait ajouté Nicolas Sarkozy, en précisant que ces cinq sites seront aussi encouragés au niveau mondial à concourir à la réalisation d’essais précoces de nouveaux médicaments.
Selon Fabien Calvo, les sites auront comme première vocation d’intégrer toutes les dimensions de la recherche autour d’un ou plusieurs programmes. « Ils devront réunir aussi bien des biologistes, des cliniciens que des chercheurs en sciences humaines et sociales, des économistes, des physiciens ou des chimistes, explique-t-il. En France, nous avons des compétences reconnues dans les différents domaines de la recherche sur le cancer. L’objectif, désormais, est de faire travailler tout le monde ensemble, d’associer les bons fondamentalistes aux bons techniciens ».
Accélérer le transfert.
Une fois mis en place, les cinq sites auront pour objectif principal d’accélérer le transfert entre la recherche scientifique et les soins aux malades. « Ce sera vraiment une priorité. La recherche fondamentale aura une place importante au sein de ces sites, mais il faudra qu’elle puisse travailler en lien étroit avec les cliniciens pour apporter des bénéfices à la communauté des malades », indique Fabien Calvo. Cet enjeu est clairement mis en exergue dans le plan cancer 2. « L’un des grands enjeux actuels de la recherche sur le cancer porte sur l’équilibre entre le soutien important à la recherche fondamentale génératrice de progrès souvent imprédictibles, et une recherche appliquée dont l’objectif est d’aboutir rapidement à des médicaments ou des techniques ayant des conséquences sur le traitement des patients. Dans le premier cas, l’imagination et la créativité des chercheurs doivent être sans cesse priorisées. Dans le second, la programmation des travaux et leur accompagnement sont essentiels pour cibler un diagnostic diagnostique ou thérapeutique. Dans les deux cas, l’excellence des projets et la compétence des chercheurs et des équipes sont à privilégier », souligne le plan Cancer.
Le plan insiste aussi sur le fait que la confrontation de la recherche fondamentale aux observations des médecins cliniciens, des épidémiologistes, des intervenants en sciences humaines et sociales (SHS) et en santé publique est un facteur d’enrichissement réciproque. « Lorsque celle-ci est organisée sur un même site, hospitalier et/ou universitaire, ces échanges permanents permettent d’accélérer les transferts des résultats du laboratoire au patient, ou d’expliquer par la recherche expérimentale, des observations faites chez des patients ou des groupes de patients ».
Depuis la présentation du deuxième plan Cancer, les pronostics vont déjà bon train quand au choix des cinq sites labellisés. « Je peux vous assurer qu’aucune décision n’a déjà été précise. Les sites en compétition devront répondre à un cahier des charges élaboré selon les critères internationaux. Et ils devront bien sûr être capables de réussir cette intégration autour des programmes nationaux qui auront été retenus », indique Fabien Calvo.
D’après un entretien avec Fabien Calvo, directeur général de l’Institut national du cancer (INCa) et directeur de l’institut thématique « cancer » au sein de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé.
Quotidien Spécialistes du : 17/06/2010
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature