Quatre jours après avoir obtenu un accord avec les partenaires sociaux sur ses « contrats de génération » censés booster l’embauche des juniors tout en maintenant l’emploi des seniors, le gouvernement a donc réussi mardi à faire signer la totalité des syndicats de médecins libéraux sur le délicat dossier des dépassements. Bien joué ! Cinq sur cinq, c’est du jamais vu ! D’autant que -un coup de fil par ci, un rendez-vous par là- même si la ministre de la Santé avait joué la carte de la voie conventionnelle, elle a été omniprésente de bout en bout dans les coulisses de cette négociation…
Après ce tour de force, Marisol Touraine peut presque entamer le marathon du PLFSS au Parlement comme une promenade de santé… Politiquement, ce qui s’est passé cette semaine est pour elle presque un sans-faute. D’abord parce qu’une ministre qu’on disait volontiers cassante a réussi à convaincre des syndicats de médecins libéraux, qui -hormis peut-être MG France ( ?)- ne lui étaient pas acquis d’avance. Ensuite, parce qu’elle obtient en moins de trois mois ce que son prédécesseur n’avait pas réussi à obtenir en six : un accord réglant à la fois la maîtrise des dépassements en secteur 2, la création d’un nouveau secteur dont on parle depuis longtemps et –cerise sur le gâteau conventionnel- la revalorisation du secteur 1.
« Gagnant-gagnant » ont dit certains après la signature cette semaine du relevé de conclusion. Restons prudents… Il faudra voir à l’usage, les médecins sont payés pour le savoir… Pourtant, on peut affirmer qu’à l’inverse, un clash aurait à coup sûr été « perdant-perdant ». Pour le gouvernement qui démarrait fort mal sa « lune de miel » avec les médecins de ville. Pour Frédéric Van Roekeghem qui jouait là sa crédibilité de patron de la Cnamts avec le nouveau pouvoir. Pour les praticiens de secteur 2, qui s’exposaient aux oukases des députés les plus « libéralophobes » du Parlement. Et finalement aussi pour l’immense majorité des généralistes qui campent, de gré ou de force, en secteur 1. Une fois n’est pas coutume, les voilà en effet bénéficiaires des effets collatéraux d’une négociation conçue au départ par et pour les autres spécialistes. On dira sans doute que de la part du gouvernement l’effort n’est pas gigantesque. Qu’importe. Le clin d’œil dans votre direction est sympathique et encourageant.
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