LES HOPITAUX du monde entier ont à faire face à des défis communs. Vieillissement de la population, développement de technologies coûteuses, démographie médicale en baisse : dans ce contexte connu de tous, comment maintenir la qualité des soins en limitant les risques au minimum ?
C'est autour de cette question centrale que se déroule depuis mardi le congrès de la Fédération internationale des hôpitaux à Nice.
La communauté hospitalière internationale, réunie au grand complet, a convenu de la nécessité, de l'urgence même, à renforcer les coopérations internationales entre les hôpitaux.
Car, comme l'a rappelé Xavier Bertrand dans son discours d'ouverture, « l'heure est à la mondialisation des risques sanitaires ». Tsunami, ESB, grippe aviaire : les crises ne respectent plus de frontière.
De ce fait, « une exigence s'impose à chaque Etat : dépasser le cadre national pour mettre en œuvre des actions de coopération internationale », a déclaré le ministre français, qui souhaite le développement de partenariats, tout particulièrement avec les pays en voie de développement - à titre d'exemple, la France a mené, entre 1996 et 2000, 63 actions de ce type pour un coût de 1,5 million d'euros, afin de former le personnel hospitalier à l'étranger.
Priorités politiques.
La FIH, qui entre ce jour sous présidence française pour deux années, veillera à amplifier la tendance. Considérant « que la majorité des pays pauvres n'atteindront pas les objectifs liés à la santé » fixés par la communauté internationale, Claude Evin, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), mesure le chemin qu'il reste à parcourir. Il faut, dit-il, « veiller à ce que la santé devienne l'une des priorités des politiques ».
Et, en France, l'hôpital est-il une vraie priorité politique ? Certains syndicalistes semblent en douter. A tort, rétorque Xavier Bertrand, qui place l'hôpital au cœur de ses préoccupations. « Je n'ai pas voulu trop en dire ce matin (à la séance d'ouverture du congrès ) pour ne pas paraître trop franco-français », a-t-il confié au « Quotidien » en marge de la manifestation, remettant au mois d'octobre ses annonces sur la politique hospitalière.
Mais le ministre a tout de même précisé son intention de mener le plan Hôpital 2007 « jusqu'au bout ». « Il n'y aura pas de énième réforme, je veux appliquer les réformes en cours et donner des orientations. »
Cela étant, il est encore trop tôt pour entrer dans le vif du sujet : la montée en charge de la tarification à l'activité dans les hôpitaux publics en 2006 - sujet polémique s'il en est - n'est pas encore arbitrée, explique-t-il. Mettant de côté les questions budgétaires, le ministre, qui tenait à se démarquer de son prédécesseur, a tout de même livré un message aux personnels des hôpitaux. « Les hospitaliers ont pu se sentir mis de côté en 2004 avec le débat sur la réforme de l'assurance-maladie, déclare Xavier Bertrand. Aujourd'hui, non seulement je veux parler de l'hôpital, mais je veux aussi agir. L'hôpital est ma priorité de la rentrée. Il n'est pas question de le laisser aller au fil de l'eau. »
Rendez-vous en octobre pour connaître en détail le plan d'action ministériel, baptisé « programme de modernisation des hôpitaux », et dont on sait déjà qu'il mettra l'accent sur la relance de l'investissement.
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