LA FRANCHISE sur les dépenses d’assurance-maladie que propose de mettre en place Nicolas Sarkozy, s’il est élu président de la République, n’en finit pas de soulever des questions. Le candidat UMP a indiqué dans nos colonnes qu’il souhaitait responsabiliser les patients sur leur consommation de soins : «Compte tenu de l’importance de la santé pour chacun d’entre nous, il ne me paraît pas anormal que chacun paie un peu de sa poche, de quelques centimes à quelques euros, pour chaque acte, pour chaque consultation ou pour chaque examen. Le montant cumulé de la franchise sera plafonné annuellement pour ne pas peser sur les plus malades. Il sera d’un montant raisonnable. Il y aura des exonérations, limitées, pour que la franchise soit un système juste et efficace. Elles concerneront notamment les enfants et les allocataires du minimum vieillesse» (« le Quotidien » du 9 février). Interrogé par RMC Info sur le même sujet, Xavier Bertrand a défini le principe de cette franchise auquel il est favorable, et qui donnerait, selon lui de la «lisibilité au système». «L’idée n’est pas de faire payer plus les patients, c’est de regrouper les forfaits existants –le forfait hospitalier mis en place en 1983, le forfait de 1 euro par acte et le forfait de 18euros pour les actes lourds– et de plafonner les choses en tenant compte de ceux qui sont les plus malades et des enfants, de façon que l’on puisse protéger, avec une sorte de bouclier santé, les Français du reste à charge, a indiqué Xavier Bertrand . Aujourd’hui, des sommes très importantes restent à charge pour le dentaire, les lunettes et les prothèses auditives et même pour certaines personnes qui restent longtemps hospitalisées.»
Le ministre de la Santé et porte-parole du candidat UMP à la présidentielle précise que «l’on ne demandera pas plus aux Français». Le montant de la franchise, qui ne sera pas remboursée par les complémentaires, reste une énigme. La somme de 100 euros avait dans un premier temps été évoquée. Lundi, Xavier Bertrand a assuré que ce forfait ne devrait représenter que «quelques centimes d’euros sur chaque acte médical».
Un mouvement réversible.
Le porte-parole du candidat à l’UMP avait déjà annoncé que cette franchise «pourrait d’ailleurs être revue à la baisse si les comptes de l’assurance-maladie revenaient à l’équilibre ou même devenaient excédentaires». «Les choses ne sont pas encore fixées aujourd’hui, concède Xavier Bertrand . Ce sera au gouvernement de le faire, en déposant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, d’en discuter avec les partenaires sociaux et les parlementaires. Au moins, avec cette franchise, on indique clairement ce que l’on veut faire.»
Le ministre de la Santé a une nouvelle fois défendu le passage de la consultation des généralistes à 23 euros d’ici à la fin de l’année. «Il s’agit d’une obligation juridique, a-t-il rappelé. Les généralistes seront considérés comme des spécialistes, ce qui veut dire que leur consultation doit être portée avant la fin de l’année à 23euros. C’est à l’assurance-maladie et aux syndicats de médecins de voir comment cette mesure doit être mise en oeuvre. En France, les généralistes ne veulent pas gagner plus mais pouvoir passer plus de temps avec les patients et aussi à se former. On est aujourd’hui bien au-dessous des rémunérations des médecins généralistes de Belgique, des Pays-Bas ou d’autres pays.»
> CHRISTOPHE GATTUSO
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