A LA FIN du mois de janvier, une infirmière libérale exerçant dans le région de Nîmes présente des symptômes cliniques du chikungunya. Les examens sanguins prescrits par son médecin traitant, en février puis en mars dernier, sont adressés au centre associé au centre national de référence des arboviroses, à Marseille, qui conclut à une infection par le virus du chikungunya.
Dès la confirmation du diagnostic, le ministre de la Santé demande à l'Institut de veille sanitaire (InVS) « de conduire sans délai une enquête de contamination ».
En effet, la patiente, qui aujourd'hui se porte bien et a pu reprendre son activité après un arrêt de travail, avait procédé en janvier dernier à un prélèvement sanguin au domicile d'une personne atteinte de la maladie au retour d'un séjour à la Réunion.
Le moustique n'a jamais été repéré à Nîmes.
Les experts avancent deux hypothèses quant à l'origine de la contamination : soit la piqûre d'un moustique rapporté de la Réunion via le premier patient, soit un accident d'exposition au sang lors du prélèvement. Le moustique vecteur de la maladie, Aedes albopictus, s'il est présent dans les territoires tropicaux et, depuis 2004, dans les Alpes-Maritimes, « n'a jamais été repéré à Nîmes, et la présence de tout type de moustique autochtone est très improbable en janvier ».
Le ministère de la Santé rappelle, à cette occasion, aux professionnels de santé, l'importance des précautions habituelles à prendre lors de la pratique de prélèvements sanguins, notamment le port de gants.
Jusqu'ici les cas de chikungunya en métropole étaient tous importés : au 31 janvier, 160 cas avaient été identifiés, dont la majorité en Ile-de-France et à Marseille.
Le 17 mars, le ministère a adopté un plan national antidissémination du chikungunya et de la dengue, estimant que « le risque d'extension du chikungunya à partir de cas importés de la maladie (devait) être pris au sérieux ». Parmi les mesures de prévention, le plan prévoit le renforcement du contrôle de la désinsectisation des avions dans les aéroports français. Pour faciliter la détection précoce des cas, le chikungunya comme la dengue devraient être inclus dans la liste des maladies à déclaration obligatoire. Le décret est attendu dans les prochains jours.
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