C'est à la fin du mois de juillet et, semble-t-il, sans préavis, que Geneviève Berger, nommée directrice générale du CNRS jusqu'en août 2004, a appris que Claudie Haigneré, la ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, mettait fin à ses fonctions - « par anticipation », selon les termes du communiqué du ministère.
Ce qui ressemble fort à un limogeage est présenté dans ce communiqué comme une nécessité pour que le CNRS continue « à évoluer, pour s'adapter aux nouvelles attentes de la société et pour améliorer son fonctionnement interne ». La ministre veut « susciter une dynamique nouvelle qui permettrait au CNRS de valoriser la recherche et l'activité des chercheurs et de répondre pleinement aux attentes de la société, de l'Etat, des personnels et des partenaires du CNRS ».
Transfert vers les entreprises
Pour ce faire, Mme Haigneré a choisi Bernard Larrouturou, P-DG de l'INRIA depuis 1996. Ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur en mathématique, « il a su remarquablement développer (l'institut) en assurant un très haut niveau de qualité scientifique et un flux de transfert élevé des résultats de ses travaux vers les entreprises », indique le communiqué en insistant sur cette dernière compétence.
Claudie Haigneré a dans le même élan renouvelé sa confiance au président du CNRS, Gérard Megie, « étroitement associé » au choix du nouveau directeur général et à l'élaboration des objectifs. Bernard Larrouturou, pour sa part, annonce qu'il prendra le temps de découvrir l'organisation et les chercheurs de l'organisme qu'il dirige désormais.
La tâche risque d'être rude. Les restrictions budgétaires dont a été victime la recherche publique ont fortement mécontenté des chercheurs qui étaient déjà très à la peine et compromis des travaux prometteurs. Certes, Jean-Pierre Raffarin a promis une hausse pour 2004, mais sans précision de chiffre. On parle d'une augmentation de 2 %, qui laisserait de toute façon le budget en dessous de ce qu'il a été en 2002. Et la crise sanitaire que vient de connaître la France risque de conduire à réévaluer à nouveau les priorités. Pour la recherche publique, point de salut sans rentabilité immédiate ?
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