«N OUS créons une Europe de la santé tournée vers l'extérieur et nous inventons l'ingérence thérapeutique », a lancé Bernard Kouchner, en présentant le Fonds de solidarité thérapeutique créé pour accélérer la lutte contre le SIDA, mais aussi le paludisme et la tuberculose.
Dans le cadre de ce programme, les hôpitaux des pays occidentaux vont fournir leur coopération à des hôpitaux du tiers monde. Aux côtés de la France, se sont déjà engagés formellement l'Italie, l'Espagne, le Portugal et le Luxembourg. Ils ont été rejoints par des pays extérieurs à l'Union européenne, tels la Suisse et la Slovénie. Dès l'automne, a précisé le ministre délégué à la Santé, les responsables hospitaliers se réuniront pour engager les programmes de solidarité thérapeutique.
Cette action a été annoncée immédiatement après l'annonce, par Lionel Jospin, de l'attribution de 150 millions d'euros sur trois ans pour lutter contre les trois épidémies du SIDA, du paludisme et de la tuberculose. Le Premier ministre, qui était en voyage officiel en Afrique du Sud, a également annoncé l'attribution de 10 % des réaménagements de la dette des pays africains, qui seront consacrés spécifiquement à la lutte contre le SIDA.
Un fonds mondial de 7 à 8 milliards de dollars
Actuellement, deux milliards de dollars sont dépensés annuellement dans la lutte contre le SIDA, toutes sources privées et publiques confondues, a estimé Peter Piot, le directeur du programme commun de l'ONU contre le SIDA.
Selon lui, sept à huit milliards de dollars devraient s'y ajouter dans les cinq ans, avec la mise en plan d'un fonds mondial. Pour l'instant, les Etats-Unis se sont engagés à lui fournir 200 millions de dollars.
L'argent collecté devrait, selon M. Piot, se partager « dans une approche équilibrée » entre la prévention et les soins.
Ceux-ci sont désormais préconisés par l'ONUSIDA « seulement à partir du moment où une certaine déficience immunitaire est atteinte ». Un changement notable par rapport aux recommandations précédentes, qui préconisaient l'administration du traitement tout de suite après le début de l'infection et qui réserve la trithérapie à 20 ou 25 % des séropositifs, principalement pour limiter la résistance aux traitements et les effets secondaires.
Le dépistage constitue aussi un investissement prioritaire dans les pays en développement : plus de 90 à 95 % des personnes qui y sont infectées par le SIDA ignorent leur sérologie.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature