Né à Oneglia (nord-ouest de l'Italie) le 24 octobre 1925, Luciano Berio a toujours revendiqué ses affinités avec l'expression vocale, en particulier l'opéra, à une époque où le genre n'était pas prisé par l'avant-garde. Enfant, il commence à étudier avec son père Ernesto, avant de travailler au Conservatoire de Milan.
En 1951, avec Luigi Dallapiccola à Tanglewood, il s'initie aux méthodes sérielles qu'il illustrera l'année d'après dans « Chamber Music » pour soprano et trio instrumental, puis dans « Tempi Concertati » (1958-59) et « Allelujah II » (1965-68). Autant d'élaborations de structures sérielles complexes et superposées.
Son intérêt pour la linguistique contemporaine apparaît d'abord dans la série des « Sequenza » pour instruments solistes, qui s'étale de 1958 à 1995, débouchant parfois sur des oeuvres polyphoniques, mais la fusion de la langue avec la musique se réalise complètement dans ses oeuvres vocales.
Dans « Circles », « Epifanie pour soprano et orchestre », « Sinfonia » et « Coro », sons verbaux et instrumentaux frappent par la fluidité de leur réciprocité. Le chant demeure son matériau de prédilection. Dans ses oeuvres lyriques (« Opera », « la Vera Storia », « Un re in ascolto »), Berio renoue avec une musique qui puise son inspiration dans la vie quotidienne et politique.
En 1996, il a reçu le prix japonais du Praemium Imperiale, considéré comme le Nobel des arts. Et depuis 2000, il était le président et surintendant de l'Académie nationale Sainte Cecile de Rome, l'orchestre symphonique de la capitale.
Dans le dictionnaire Larousse de la musique contemporaine, Claude Rostand souligne la « volubilité intellectuelle » de Berio, sa façon de « danser sur un volcan », une « oeuvre toute baroque qui réalise une série de "vanités" du XXe siècle avec un art et une verve dont l'originalité fait souvent oublier les déchets ».
Le ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon a pour sa part rendu hommage à cet « immense compositeur et grand ami de la France », en rappelant qu'appelé par Pierre Boulez, il avait été l'un des membres fondateurs de l'IRCAM puis directeur des recherches électro-acoustiques jusqu'en 1980.
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