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Une fois n’est pas coutume, la présentation mardi à Bercy du PLFSS aura cette année apportée deux bonnes nouvelles aux médecins généralistes. La première, c’est que la hausse du C sera bien au rendez-vous du 1er janvier. Et pas du… 1er avril (!) comme la plupart de vos leaders syndicaux le laissaient accroire pendant la campagne des URPS. Évidemment, on dira que ce n’est pas trop tôt. Et c’est vrai que, depuis le temps qu’elle est réclamée, cette pièce d’un euro supplémentaire a tellement subi les assauts de l’inflation, qu’elle paraît toute corrodée. Mais enfin, la profession aurait bien tort de bouder son plaisir : pour la première fois depuis longtemps, les pouvoirs publics honorent un engagement vis-à-vis des généralistes. Au plan symbolique au moins, c’est important. Roselyne Bachelot, souvent critiquée par le passé pour sa pingrerie, était toute fière de le souligner mardi.
Second motif de satisfaction pour la médecine de ville : le maintien du taux de remboursement du C. Alors qu’on évoquait ces dernières semaines une baisse de 0,5 point de la prise en charge des consultations, Bercy a finalement fait machine arrière. Tant pis pour la Sécu, mais tant mieux pour les patients et pour ceux qui les soignent… On reste, là aussi, dans le registre du symbole. Cette mini-hausse de ticket modérateur paraissait complètement mesquine. Mais surtout, c’était (17 ans après le plan Veil qui y avait touché) donner un signal détestable, aux assurés comme aux médecins. Alors que le gouvernement s’inquiète de l’accès aux soins primaires, comment aurait-il pu justifier un coup de rabot, aussi léger soit-il, sur leur prise en charge ?
Jamais deux sans trois… Pour les généralistes, la troisième surprise n’est pas forcément la meilleure. Pour prix de ces « largesses », ils vont en effet devoir se transformer l’an prochain en bons petits soldats de la maîtrise médicalisée. Jugez plutôt. Pas moins de 500 millions d’économies sont prévues à ce titre. Jusque-là, ce type d’objectifs se négociait avec les caisses. Ce temps semble révolu… Et la médecine générale est en première ligne. Même si elle n’est pas seule concernée, on sait bien que -qu’il s’agisse d’admissions en ALD ou de génériques- c’est toujours vers elle qu’on se tourne quand il s’agit de retrousser les manches…
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