Le médecin « zéro défaut » se trouve peut-être là... à Bécon-les-Granits, petite bourgade de 3?000 habitants près d’Angers. Ancien Capiste, le Dr Pierre-Pascal Bigot exerce dans ce cabinet médical depuis une trentaine d’années. Désigné comme « l’enfant du pays » par ses confrères, le médecin généraliste est plutôt favorable au paiement à la performance. «?Cela correspond à une revalorisation de nos honoraires, et je pense que cela ne changera pas grand-chose à notre pratique. » Le Dr Bigot ne s’inquiète pas. Il est déjà bien rôdé à la machine des indicateurs et autres évaluations faites par la Sécurité sociale. Cela fait deux ans qu’il a adhéré au CAPI et qu’il gagne, à ce titre, entre 4 000 et 4 500 euros par an.
Le nouveau dispositif qui cible le suivi des pathologies chroniques, en particulier celui du diabète, pourrait lui permettre, estime-t-il, de toucher le double ! Il compte, en effet, beaucoup de patients diabétiques parmi sa patientèle déjà importante (1 100 patients MT). Sur l’ensemble des indicateurs, la réduction de prescription de benzodiazépines serait pour lui l’item le plus difficile à respecter. « L’objectif est de 5 % mais, là, je suis à 9 % et j’ai fait des efforts », précise-t-il.
Pratique inchangée
Pour le Dr Bigot, le paiement à la performance n’est «?pas quelque chose de négatif ou de dévalorisant », comme certains pourraient le soutenir. Un avis également partagé par son associée, le Dr Catherine Regimbart. Pour ce médecin généraliste qui exerce depuis 22 ans, sa participation au Capi n’a cependant rien changé à ses pratiques. « Je ne vais pas arrêter de prescrire certains antidépresseurs qui ne sont pas génériques pour toucher plus d’argent », explique-t-elle. Avec plus de femmes et, surtout, plus d’enfants dans sa patientèle, le système de paiement à la performance lui sera forcément moins favorable,
comme c’était le cas précédemment avec le Capi. Une tendance également confirmée lorsque le dernier installé du cabinet, le Dr Guillaume Allix, qui a vissé sa plaque le 1er janvier 2012 tente une simulation pour sa patientèle. Parce qu’elle est plus jeune et moins importante (400 patients MT) que celle du Dr Bigot, mais avec à peu près les mêmes résultats, le jeune généraliste devrait toucher moitié moins, soit 4 000 euros. Une prime intéressante pour le jeune médecin généraliste qui se réjouit de voir que le dispositif permet « de récompenser les médecins pour quelque chose qu’ils font déjà »
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