DANS LE PREMIER PROGRAMME, « Le Fils prodigue » (1929), d'après Boris Kochno, sur une musique de Serguei Prokofiev, a permis à Nicolas Le Riche de triompher dans un rôle qu'il danse depuis ses débuts. « Les Quatre Tempéraments » (1940), sur une musique de Paul Hindemith, ont vu briller Laurent Hilaire et le plus jeune Yann Bridard dans une œuvre rarement remontée.
Le deuxième programme était partagé avec une pièce de Jerome Robbins, « Afternoon of a Faun » (1953), dont on ne voit pas bien ce qu'elle permet comme perspective entre des chefs-d'œuvre balanchiniens néoclassiques, mais qui était superlativement interprétée par Nicolas Le Riche et Eleonora Abbagnato. « Tchaïkovski - Pas de deux » (1960), dansé par Jean-Guillaume Bart et Laetitia Pujol, a permis de toucher de près la perfection technique dans un numéro de haute voltige, sans que ne s'en dégage aucun charme. Si « Sérénade » (1934), dans ses beaux costumes d'après les originaux de Karinska, est la quintessence de l'art balanchinien, c'est cependant à « Concerto Barocco » (1941/51) que va notre préférence, surtout dansé avec la fluidité et la grâce des danseurs éminemment balanchiniens que sont Aurélie Dupont, Karen Averty et Manuel Legris, partenaire idéal.
A force de chercher le lien qui pouvait unir dans le troisième programme des pièces aussi disparates que « Pavane », de Kelemenis (1999), « Glacial Decoy » (1979), de Trisha Brown, « Ballet dans le silence », de la chorégraphe américaine qui n'avait jamais eu les honneurs de l'Opéra de Paris, et « Un trait d'union » (1989), d'Angelin Preljocaj, sur un montage J. S Bach/Marc Khanne avec « Liebeslieder Walzer », de Balanchine, il a bien fallu admettre que ces pièces, ne nécessitant que la participation de pianistes, chanteurs et musique enregistrée, permettent au ballet de donner une soirée sans orchestre.
Cette première partie ne préparait guerre aux fastes romantiques de la suite. Car « Liebeslieder Walser », de Balanchine (1960), est une pure merveille de reconstitution historique musicale et chorégraphique. En habits et sur scène, les six musiciens, le quatuor vocal et les deux pianistes font valser quatre couples dans toutes les combinaisons possibles et sur le thème si romantique de l'amour que traitent ces lieder de Brahms dans leurs poèmes. Dans la reconstitution d'un salon viennois, la chorégraphie met en valeur tous les danseurs (parmi lesquels quatre Etoiles ce soir-là) en tenue de bal pour le premier cahier, en tutus romantiques pour le second, dans un salon éclairé par la nuit. Probablement une des réussites les plus élaborées du plus européen des chorégraphes américains du siècle dernier, et idéale pour clore cet hommage rendu par une compagnie qui ne cesse de danser l'impressionnant héritage balanchinien à son répertoire.
Hommage à Balanchine par le Ballet de l'Opéra de Paris
Beau triplé
Publié le 25/01/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7463
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