Livres
La bande dessinée, comme les romans et les documents, a fait sa rentrée. En beauté. Il est vrai que la bonne santé persistante du secteur favorise la diversité. C'est ainsi que les éditeurs, non contents d'aligner leurs locomotives pour profiter à plein de l'impact des fêtes de fin d'année - parmi lesquelles « Astérix » est bien sûr la vedette - ont également programmé plusieurs albums d'auteurs - comme celui de Marjane Satrapi - qui font ainsi de 2003 une rentrée très littéraire.
Que ce soit dans le domaine de la jeunesse ou de la BD adulte, la création est en pleine effervescence ; on attend ainsi, pour novembre, chez Casterman, le premier album d'un auteur inconnu et par ailleurs médecin, ORL plus précisément, Charles Masson ; on en reparlera.
Si la curiosité des amateurs de nouveautés est ainsi satisfaite, cela n'empêche pas que les fidèles des séries cultes seront aussi comblés puisque les vitrines se garniront d'ici la fin novembre d'une vingtaine de titres tirés à plus de 100 000 exemplaires - contre seulement douze l'année dernière.
Le super-gagnant du lot est une vraie fausse nouveauté, « Astérix et la rentrée gauloise », lancé à 1,5 million d'exemplaires. Il s'agit d'un hors-série destiné à faire patienter les fans d'« Astérix et Latraviata », paru en 2001, jusqu'à la prochaine aventure du héros gaulois prévue vers 2005, qui rassemble en 56 pages quatorze histoires courtes réalisées par René Goscinny et Albert Uderzo et non encore publiées en album. C'est la deuxième expérience du genre, une série d'inédits étant déjà parue en 1993 sous le même titre.
Cela n'éclipsera pas d'autres auteurs et séries fétiches comme « Largo Winch », de Francq et Van Hamme (Dupuis), ou « Blake et Mortimer », d'Yves Sente et Jacques Juillard (Dargaud), tirés à 600 000 exemplaires, « Boule et Bill », de Laurent Verron d'après Roba (Dargaud), 480 000 exemplaires, Joe Bar Team, de Bar 2 (Vents d'Ouest), 450 000 exemplaires, « Lanfeust des étoiles », d'Arleston et Tarquin (Soleil), ou « Le Chat », de Philippe Geluck (Casterman), 350 000 exemplaires, « Blueberry », de Giraud (Dargaud), 230 000 exemplaire, etc.
Intimiste
Faisant le pendant à Astérix, côté intimiste, Marjane Satrapi, dont le quatrième et dernier tome de sa série « Persépolis » est paru fin août, apparaît comme la figure de proue de la bande dessinée littéraire. L'album a été tiré à 30 000 exemplaires, ce qui représente plus de six fois le maximum des ventes réalisées jusqu'à présent pour un titre à l'Association, la maison d'édition de la jeune Iranienne installée en France.
L'auteure y dessine son enfance avant et après la révolution islamique de 1979, sa vie et sa scolarité sous la chape de plomb morale introduite par le régime islamique et dans les déchirements de la guerre Iran-Irak, son expérience difficile de l'exil en Autriche, et, dans ce dernier tome, son retour à Téhéran pour des études d'arts graphiques dans un pays dont elle pointe les contradictions.
Mêlant le reportage dessiné et des aveux personnels et intimes, Marjane Satrapi réalise une uvre très originale qui est déjà parue ou en cours de traduction dans huit pays.
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