Peut-on considérer ce qui suit comme une séquelle de guerre ? Il y a dix ans, un chirurgien britannique est amené à voir en consultation un homme âgé de plus de 90 ans qui souffre d'hémorroïdes. Malgré son âge respectable, cet homme est relativement en bonne forme physique ; en tout cas, il a encore une grande vivacité d'esprit. Si bien qu'il peut raconter au chirurgien l'histoire la plus longue et la plus détaillée que le praticien ait jamais entendue. Le patient explique que tout a commencé par une constipation qui est survenue alors qu'il servait dans son régiment lors de la bataille de la Somme en 1916. Pourquoi cette constipation ? Parce que les latrines des tranchées avaient été détruites par un obus. Trois ans plus tard, après la fin de la guerre, en 1919, il consulte un médecin. Celui-ci lui explique que la chirurgie n'est pas recommandée pour ses hémorroïdes et qu'il devrait continuer à appliquer la crème qu'il utilise. Pendant plus de soixante-dix ans, l'homme traite donc ses hémorroïdes avec une crème. Jusqu'au jour où, à l'occasion de cette nouvelle consultation à plus de 90 ans, on lui propose deux ligatures élastiques qui entraînent un soulagement longtemps attendu.
William Mair. « British Medical Journal » du 17 septembre 2005, p. 630.
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