Arts
Il a choisi la spontanéité, la liberté de penser, de parler et de peindre. Il a refusé d'adhérer à quelque courant artistique que ce soit, il a rejeté l'orthodoxie, il a porté haut le drapeau de la « sous-culture ». Un héros de l'underground. Etranger à l'intellectualisme raffiné des années 1970 et à l'enseignement artistique qu'il jugeait trop conformiste, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) était un artiste affranchi et absolu, emblématique des grands vacarmes et emportements libérateurs de l'art de la fin du XXe siècle.
L'enfant de Brooklyn fit ses premiers pas dans l'art en graffitant sur les murs de New York des messages poétiques, philosophiques et satiriques, mais c'est à 20 ans que sa carrière explosa réellement. On découvrit alors une peinture originale et puissante aux couleurs franches, au geste énergique, rageur et exubérant.
Les toiles exposées à la fondation Dina Vierny illustrent parfaitement les références revendiquées par Basquiat : faux messages publicitaires et citations extraites des médias lancés comme une critique de la société de consommation américaine, hommages poétiques au jazz et au rock'n'roll, à la culture de la rue et à la double origine du peintre, haïtienne et portoricaine. Dans les toiles de Basquiat, on rencontre également des figures grotesques, des corps effrayants, décomposés ou simplifiés, des totems, des têtes de morts, des danses vaudoues, des flammes, des géométries saturant la toile, des « mots-concepts », des sigles... On assiste à la naissance d'un langage personnel cru, naïf et enfantin. A la fois champion du mouvement Bad Painting, de celui des graffitistes et de la Figuration libre, Basquiat était avant tout indépendant et éclectique. Il monta un groupe de musique, fabriqua des tee-shirts et des cartes postales, devint producteur de musique, se passionna pour Miles Davis et Charlie Parker, se lia d'amitié avec Andy Warhol.
C'est toute une génération qui se reconnaît aujourd'hui dans l'uvre de Basquiat : dans sa révolte, mais aussi dans sa liberté.
« Jean-Michel Basquiat. Peintures. Histoire d'une uvre ». Fondation Dina Vierny - Musée Maillol, 59-61, rue de Grenelle. Paris 7e. Tlj sauf le mardi de 11 h à 18 h. Entrée : 7 euros. TR : 5,5 euros. Jusqu'au 23 octobre. Catalogue de l'exposition, 160 pages, 35 euros.
PHOTO THE ESTATE OF JEAN-MICHEL BASQUIAT/ADAGP
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