Une équipe internationale, coordonnée par Dusko Ehrlich (INRA, Jouy-en-Josas), montre que seule une très faible fraction du génome d'une bactérie est indispensable pour la maintenir en vie et permettre sa croissance : seulement 271 gènes sur les 4 100 que possède Bacillus subtilis sont essentiels à sa survie.
Ce travail, qui est le fruit d'une collaboration entre des chercheurs japonais, français, irlandais, britanniques, danois, allemands et suisses, sera publié le 15 avril dans les « Proceedings » de l'Académie des sciences américaine.
Les bactéries, on le sait, possèdent un nombre de gènes qui va de quelques centaines à quelques milliers. Beaucoup de ces gènes ont la même fonction ou ne sont activés que sous des contraintes spécifiques. Il était intéressant de déterminer quels sont les gènes absolument essentiels à la survie. Pour cela, l'équipe dirigée par Ehrlich a travaillé sur Bacillus subtilis, qui est un modèle pour la recherche sur les génomes bactériens.
Résultat : sur les 4 100 gènes que possède la bactérie, seulement 271 sont indispensables à la vie et à la croissance de la bactérie. Parmi eux, environ la moitié sont impliqués dans la synthèse des protéines, et dans les métabolismes de l'ADN et de l'ARN ; d'autres codent pour la synthèse de la membrane cellulaire, la forme de la bactérie, sa division et son fonctionnement énergétique.
En outre, on ne connaît pas la fonction de 4 % du génome de la bactérie.
Les chercheurs ont trouvé que les gènes essentiels sont largement conservés d'une espèce à l'autre, ce qui indique qu'ils sont les bases mêmes de la vie.
Cela dit, les chercheurs font remarquer que d'autres bactéries ont des génomes plus petits, mais qu'elles n'ont pas de gènes nécessaires pour la synthèse et la division de la membrane cellulaire ou pour la respiration.
« Proc Natl Acad Sci USA », du 15 avril. Article consultable sur http://www.pnas.org.
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