ROSELYNE BACHELOT poursuit sa rentrée au pas de course au fil de déplacements thématiques qui distillent la pédagogie de la réforme et tentent de répondre aux inquiétudes de chaque secteur de soins. Après l'hôpital et les plateaux techniques à Antibes (« le Quotidien » du 3 septembre), priorité a été donnée deux jours plus tard aux professionnels libéraux des soins primaires de premier recours. Lors d'un déplacement à la maison médicale du haut pays de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), la ministre a notamment marqué sa volonté de «renforcer le rôle et les missions des professions paramédicales».
Deux mesures vont en ce sens. La première, attendue depuis un an au chapitre des transferts de tâches, autorise les infirmiers à pratiquer la vaccination antigrippale sans prescription médicale mais de façon néanmoins encadrée (Quotimed du 3 septembre). En pratique, deux décrets publiés le 2 septembre permettent aux infirmiers d'effectuer l'injection de vaccin antigrippal sans prescription médicale – sauf les primo-injections – et autorisent la prise en charge par l'assurance-maladie. Un arrêté du même jour fixe la liste des patients concernés : personnes âgées de 65 ans et plus et adultes atteints de certaines pathologies lourdes (affections broncho-pulmonaires chroniques, dont asthme; insuffisances cardiaques graves ; drépanocytoses ; déficits immunitaires cellulaires…). Le principal objectif poursuivi est l'amélioration de la couverture vaccinale antigrippale des personnes vulnérables, notamment celle des personnes âgées de plus de 65 ans qui se situe à 68 %.
Le ministère de la Santé y voit en tout cas un «signe de reconnaissance fort vers les infirmiers».
La seconde disposition concerne la mise en place du Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP), une instance consultative qui regroupera des représentants de tous les métiers paramédicaux et de tous les modes d'exercice. Créé par décret en mai 2007, le HCPP sera enfin installé le 11 septembre et présidé par Édouard Couty, ex-directeur de l'Hospitalisation et de l'organisation des soins. Cet organisme aura un rôle de réflexion, de proposition et de conseil auprès du ministre de la Santé sur des sujets aussi divers que les conditions d'exercice, l'évolution des métiers, la formation ou la place des paramédicaux dans le système de santé en matière de prévention et de suivi des patients chroniques. Il devra être saisi en amont sur les projets de textes qui impliquent les professions paramédicales.
> C. D.
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