La mesure annoncée n’est finalement pas si éloignée de ce que proposait Ségolène Royal pour les lycéennes de Poitou-Charentes, il y a quelques mois. Recevant mardi matin un rapport de l’IGAS sur « l’évaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées », la ministre de la santé a confirmé que le gouvernement va donner aux mineurs la possibilité de consulter gratuitement et anonymement un médecin généraliste volontaire pour accéder à la contraception, en particulier dans les territoires ruraux où l’accès aux centres de planification est difficile. Roselyne Bachelot veut aussi « renforcer sur tout le territoire le réseau des centres de planification et d’éducation familiale qui constituent le pilier de la politique de prévention des grossesses non désirées, en particulier pour les mineures». En outre, les ARS devront obligatoirement inclure cet axe de prévention dans leurs plans régionaux de santé. Enfin, la ministre a annoncé la revalorisation en 2010 d’au moins 10 % de la tarification des IVG chirurgicales dans les établissements, activité souvent jugée peu rentable.
Selon l’IGAS, « tous les médecins généralistes ou gynécologues, même s’ils n’interviennent pas directement dans l’activité d’IVG, seront confrontés au cours de leur pratique à cette question et devront au moins être en capacité d’intervenir et d’orienter leurs patientes demandeuses d’une intervention ». Ces interventions ne sont pas toujours réalisées de façon précoce en fonction des régions. En Picardie, 61 % des IVG sont médicamenteuses contre seulement 38 % en Franche-Comté. Globalement, la France connaît toujours une situation originale par rapport à ses voisins européens et surtout paradoxale. Elle cumule un taux de natalité très élevé, une diffusion des moyens de contraceptions parmi les plus élevés au monde, mais un taux d’IVG qui ne diminue pas et reste à un niveau relativement élevé autour de 200 000 par an.
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