A la veille des vacances gouvernementales, la cote de Roselyne Bachelot reste désespérément basse. Selon le baromètre des leaders politiques réalisé par Ipsos* pour Le Point, la ministre de la Santé n’est créditée que de 33% d’opinions positives auprès des Français, ce qui ne traduit aucune réelle embellie (+1%) par rapport au mois de juin. Le taux d’opinions positives de Roselyne Bachelot est légèrement supérieur à celui de Valérie Pécresse (32%) ou d’Eric Wœrth (31%), mais très en deça de sa Secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade (52%), qui finalement semble se sortir mieux qu’elle de la tourmente sud africaine. Roselyne Bachelot est désormais très loin de Bernard Kouchner (50%) ou de Jean-Louis Borloo (47%), toutes personnalités auxquelles sa cote d’amour n’avait pourtant rien à envier lors de son arrivée avenue de Ségur il y a trois ans.
Sa situation serait pire encore selon le baromètre Opinion Way/Metro** qui ne la crédite que de 32% de bonnes opinions auprès des Français, ce qui la place au 12ème rang des ministres du gouvernement en terme de popularité. A en croire Opinion Way, Roselyne Bachelot chute même de quatre points par rapport au mois de juin et tombe à son plus bas niveau de popularité dans l’opinion.
Mais pour la ministre de la santé, le plus préocuppant est peut-être le score très important des mécontents qu’elle réunit désormais sur son nom. Avec 60% d'opinions défavorables selon Ipsos, et même 64% selon Opinion Way, elle est désormais l’une des personnalités du gouvernement qui suscite le plus d’anticorps dans le public. Même le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux (respectivement 50% et 53% de mécontents) fait mieux. Certes, Roselyne Bachelot reste appréciée dans l’électorat de droite (59% d’opinions favorables selon Ipsos), mais moins que la plupart de ses collègues du gouvernement. Et elle ne recueille plus que 26% de satisfaits à gauche (toujours selon Ipsos), une partie de l’opinion auprès de laquelle elle passait plutôt bien autrefois.
A l’approche du remaniement ministériel prévu en octobre la petite forme de la "locataire" de l’avenue de Ségur ne plaide évidemment pas en sa faveur. La ministre a beau se déplacer chaque semaine sur le terrain(à Angers pour s’enquérir de la prise en charge des personnes âgées pendant la canicule, à Bordeaux pour annoncer l’arrivée du DMP à la fin de l’année...), rien n’y fait. Dans ce contexte, elle ne parait plus assurée à 100% de conserver le portefeuille de la Santé après l’automne. D’autant que le maintien de François Fillon à Matignon -principal soutien de la ministre de la santé- n’est plus garanti à cette échéance. Et que d’aucuns évoquent déjà l’arrivée de David Douillet aux Sports, et le retour d’un certain Xavier Bertrand au gouvernement. A priori le nom de ce dernier est cité surtout comme remplaçant éventuel d’Eric Wœrth au ministère du Travail. Mais on pourrait l’imaginer -pourquoi pas ?- aussi à la tête d’un grand ministère du social...
En tout cas en ce milieu d’été, tout se passe comme si les syndicats de médecins libéraux anticipaient déjà sur des changements à venir au ministère de la Santé. Ainsi, c’est à la Chargée de mission du Président, Elisabeth Hubert -et non à Roselyne Bachelot- que MG France s’adresse pour réclamer des mesures renforçant la protection sociale des femmes médecins. Et quant à la CSMF, pour la première fois, il n’y aura pas de ministre de la Santé à son université d’été qui s’ouvrira à Cannes le 24 septembre. Et pour cause: Roselyne Bachelot n’y a pas été invitée. En revanche, il est prévu que Xavier Bertrand y intervienne en guest star...
**Sondage Opinion Way réalisé du 2 au 7 juillet par téléphone auprès d'un échantillon national représentatif de 1006 personnes (méthode des quotas).
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