DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
C'EST SANS SANDALES roses mais avec la panoplie complète de « démineuse » en chef que Roselyne Bachelot s'est rendue à Opio, invitée de l'université d'été du Syndicat des médecins libéraux (SML).
Outre un hommage au président du SML, qui quittera son poste en décembre, la ministre de la Santé avait quelques messages forts à faire passer, dans une atmosphère chargée d'électricité compte tenu du nombre de fronts ouverts qui concernent directement les médecins (PLFSS 2009, loi Hôpital, patients, santé et territoires, négos conventionnelles, textes récents sur les devis…).
Il fallait en premier lieu « dissiper les malentendus ». Elle a donc démenti catégoriquement tout retour au mécanisme comptable des lettres clés flottantes permettant la baisse unilatérale des tarifs ; et elle a pareillement rejeté toute modification des règles de fonctionnement de la CHAP (commission de la nomenclature). Ces «prétendues mesures» (inscrites dans une version provisoire du PLFSS 2009) «ne font partie ni de mes objectifs ni de ma stratégie», a-t-elle insisté.
Beaucoup d'autres sujets entretiennent un climat anxiogène. Roselyne Bachelot les a empoignés les uns après les autres. L'ONDAM 2009 ? Il n'est pas arbitré, mais l'objectif soins de ville sera «réaliste», et le gouvernement garantira l'équilibre entre le secteur libéral et l'hôpital. Les efforts seront «également répartis» entre tous les acteurs et les mesures de recettes pour l'assurance-maladie seront « équivalentes» aux économies demandées, ce qui n'a pas toujours été le cas.
Pourquoi pas des médecins à la tête des ARS ?
La mise en place des agences régionales de santé ? La ministre s'est une nouvelle fois défendue de vouloir «étatiser» le système. Les deux acteurs principaux, l'État et la CNAM, «demeureront» dans le cadre d'un pilotage désormais « unifié et territorialisé».
Le vivier de recrutement des directeurs généraux des ARS sera «diversifié» et certains d'entre eux, a-t-elle promis…, seront des médecins. Une façon plutôt habile de couper l'herbe sous le pied de ceux qui promettent une gestion technocratique pilotée par de nouveaux préfets sanitaires.
Les libéraux, a-t-elle martelé, auront toute leur place dans cette organisation régionale. Et d'énumérer les actions et programmes où ils pourront intervenir : PDS, formation, sécurité sanitaire, télésanté… À cet égard, l'aménagement de l'offre ambulatoire sera consigné sous la forme d'un schéma «non opposable». De la même façon, des coopérations locales entre professionnel sde santé seront encouragées «sur la base du volontariat».
Quant aux négociations conventionnelles qui vont reprendre (lire ci-dessous), la ministre en attend d'abord… des résultats sur la régulation de la démographie et des dépassements excessifs. Elle veillera à ce que les objectifs de maîtrise médicalisée soient tenus.
C'est uniquement «dans ce contexte que la revalorisation de la consultation s'envisagera». Sur ce point précis, c'est donc le service minimum que pouvait faire la ministre devant une assemblée de médecins ; mais la conjoncture interdit toute promesse trop hâtive avant les arbitrages définitifs de Bercy et de l'Élysée sur le budget de la Sécu 2009.
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