Un travail britannique suggère que la combinaison d'acide folique (vitamine B9) et de vitamine B12 serait plus efficace que l'acide folique seul pour diminuer le risque vasculaire par le biais d'une réduction des taux d'homocystéine.
On sait maintenant que l'adjonction d'acide folique aux céréales réduit l'incidence du Spina bifida lorsqu'elles sont consommées par les femmes en âge de procréer. On sait aussi que l'acide folique abaisse l'homocystéine, laquelle est un facteur de risque cardio-vasculaire.
On sait enfin que la vitamine B12 méthyle l'homocystéine en méthionine ; or, bizarrement, elle semble avoir un rôle bien moindre que l'acide folique sur les taux sanguins d'homocystéine.
Cette impression ne serait-elle pas tout simplement liée au fait que son action est souvent masquée par celle de l'acide folique ? Pour le savoir, des Britanniques ont conduit une étude avec deux types d'intervention.
L'intervention 1 a été menée chez 30 hommes en bonne santé, ayant des taux normaux de folate et de B12, qui ont reçu de l'acide folique à doses croissantes (100, 200, 400 μg/j), puis arrêt. Résultat : on a observé une élévation des folates sériques et une baisse de l'homocystéine. Surtout, la forte relation inverse de départ entre folates et homocystéine s'est estompée pendant la supplémentation ; le phénomène inverse s'est produit entre l'homocystéine et la vitamine B12 : la relation entre les deux, faible au départ, est devenue forte pendant la supplémentation.
L'intervention 2 a porté sur des femmes qui ont reçu une supplémentation en folates de 500 μg/j pendant quatre mois. Là encore, la forte relation entre folates et homocystéine s'est estompée pendant la supplémentation, alors que la relation entre vitamine B12 et homocystéine, initialement faible, s'est renforcée.
Ainsi, alors que la concentration d'homocystéine dépend principalement du statut en acide folique, cette dépendance se déplace des folates vers la vitamine B12 en cas d'une forte supplémentation en folates ; la dépendance qui s'inverse à nouveau quand on arrête les folates.
« Nous suggérons que la probable réduction du risque vasculaire liée à la diminution de l'homocystéine pourrait être plus efficace si l'on administrait la combinaison acide folique et vitamine B12 plutôt que l'acide folique seul », concluent les auteurs.
«Lancet » du 19 janvier 2002, pp. 227-228.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature