Décision-Santé-le Pharmacien Hôpital. Dans le hall d’accueil défile une vidéo produite par le Leem. B Braun serait-il devenu un laboratoire pharmaceutique ?
B Braun. Nous sommes adhérents à la fois au Leem et au Snitem. Connu comme industriel du dispositif médical, nous produisons également des médicaments, de type solutés, et injectables qui complètent la gamme des perfusions. La société B Braun est née dans une pharmacie…
Nous produisons des solutés, des sédatifs de type propofol, et du paracétamol IV. Nous sommes aussi présents dans la nutrition. Enfin, B Braun a développé une nouvelle formulation pour réduire la douleur d’injection. Nous n’entrons pas en compétition avec les big pharma. Simplement nous mettons sur le marché des médicaments qui présentent une valeur ajoutée.
D. S-P. H. Votre stratégie dans le DM est généraliste. Est-ce réaliste avec la pression concurrentielle de plus en plus intense ?
B Braun. Nous somme généralistes certes. Mais nous ciblons la prise en charge de patients chroniques. Sur l’hôpital, nous nous inscrivons dans le concept d’aire thérapeutique intégrée. Nos services sont ainsi groupés autour du patient afin d’assurer une sécurité maximale. Ce positionnement ne s’inscrit pas toujours dans les appels d’offres qui privilégient une rationalisation économique au détriment d’une sécurisation du processus. Pour autant, cette politique de réduction des risques se traduit à tous les niveaux jusqu’à l’emballage par exemple.
Elle se décline aussi dans le soin. 40 % des patients dialysés présentent un diabète. Dans nos centres, nous offrons aux patients une expertise sur les plaies chroniques générées par le diabète grâce à nos produits spécifiques dédiés à cette prise en charge.
Outre l’intégration, cette stratégie se déploie par la mise sur le marché de nouveaux produits innovants. Avec Diveen, on peut parler de vraie révolution dans l’incontinence urinaire à l’effort. La France est un pays pilote pour le lancement de ce nouveau dispositif qui n’a pas d’équivalent sur le marché.
D. S-P. H. Mais pourquoi être présent sur un secteur si concurrentiel comme les stents en cardiologie interventionnelle ?
B Braun. Il y a de grands acteurs. Mais ce marché est encore fragmenté. C’est pourquoi nous avons investi dans l’innovation puis dans la réalisation d’études cliniques. Nous avons créé des registres afin de disposer de données dans la vraie vie. Cela explique le succès du lancement en avril dernier de Coroflex® Isar, un stent actif. C’est le seul sur le marché à être dépourvu de polymères. Ce qui réduit le processus inflammatoire.
D. S-P. H. Pourquoi avez-vous décidé d’investir en France ?
B Braun. Nous exportons 80 % de notre production. C’est une garantie pour nos clients. Les fabricants des produits émergents n’ont pas toujours les mêmes standards de qualité. Un autre critère comme la responsabilité sociale et environnementale intervient dans les appels d’offres. Des clients norvégiens ont ainsi procédé à des audits dans nos usines installées en Malaisie.
La filiale française a joué un rôle moteur en publiant dès 2012 un bilan RSE. Qualité, innovation et responsabilité sociétale constituent l’ADN du groupe.
D. S-P. H. Votre activité dans les centres de dialyse est-elle compatible avec la mise au point de DM ?
B Braun. Il n’y a pas de contradiction à produire des DM et être présent dans une activité d’offre de soins, dans des centres de dialyse. Cela nous permet de répondre au plus près des demandes. Sur les 47 000 patients dialysés en France, nous traitons 1 000 patients. Un tiers de ces patients est pris en charge par l’hospitalisation publique, le second tiers par le secteur associatif, le dernier tiers par l’hospitalisation privée. Une recomposition apparaît inévitable afin de disposer d’établissements plus efficients, notamment dans le secteur public. Les rapprochements entre hôpitaux publics et structures privées s’inscrivent dans ce nouveau paysage.
D. S-P. H. Envisagez-vous de mener des opérations de croissance externe ?
B Braun. Dans l’histoire de B Braun, nous avons souvent réalisé des acquisitions afin de compléter notre couverture mondiale. En France, le réseau de PME est dense. Mais ces entreprises ne disposent pas toujours de la capacité à exploiter le potentiel de leur produit. D’où la possibilité soit de développer des partenariats, soit d’acquérir des brevets, voire de racheter la structure. Pour sécuriser la production industrielle en France, les deux leviers sont l’innovation et l’optimisation des processus de production dans l’automatisation. L’acquisition de centres de dialyse est aussi une priorité Enfin, l’interconnexion des données est un domaine privilégié de recherche. Mais dans cette recherche toujours mouvante, il n’est pas toujours aisé de distinguer les frontières entre big data et digitalisation.
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