Le préfet de la région Midi-Pyrénées, Hubert Fournier, a présenté un nouveau rapport d'étape sur les conséquences de l'explosion, le 21 septembre 2001, de l'usine AZF, à Toulouse.
L'objectif du dispositif de suivi épidémiologique mis en place par l'Institut de veille sanitaire (InVS) et la DRASS Midi-Pyrénées est d'évaluer, d'une part, les conséquences sanitaires à moyen et à long terme de l'explosion afin de mesurer l'ampleur des séquelles que peut laisser un tel événement sur la santé des populations. Il est, d'autre part, d'apporter des éléments d'informations permettant d'adapter les prises en charge de la population toulousaine et de formuler des recommandations pour la prise en charge lors d'événements comparables dans le futur.
Le bilan initial faisait état de 30 morts et de plus de 3 000 blessés. Une enquête menée auprès de tous les établissements hospitaliers susceptibles d'avoir accueilli des blessés lors de l'explosion relève deux décès qui pourraient être éventuellement liés à la catastrophe. Des enquêtes sont en cours.
Un rapport présente les résultats et les conclusions finales sur les conséquences des expositions environnementales. Pour tous les polluants émis dans l'atmosphère (ammoniac, dioxyde d'azote, particules, chlore, protoxyde d'azote, acide nitrique), le niveau d'exposition de la population par voie aérienne a pu provoquer des effets irritatifs respiratoires et oculaires transitoires sans caractère de gravité.
Par ailleurs, les systèmes d'alerte n'ont pas signalé de pathologies évoquant un polluant non identifié. L'exposition à une source radioactive a été écartée. L'exposition à l'amiante au décours de l'explosion a été d'un niveau incompatible avec un excès de risque sanitaire pour la population. Concernant les expositions éventuelles par voie orale liées à d'autres milieux - eau de distribution, ingestion de particules de sols projetées du cratère, notamment par les jeunes enfants, consommation de produits cultivés à proximité de l'explosion -, un excès de risque à court et à long terme a pu être écarté pour la population.
Après l'expérience toulousaine, le rapport insiste sur la nécessité d'anticiper de tels événements et d'organiser à l'avance les collaborations entre les professionnels ayant à intervenir.
A la demande de la DRASS Midi-Pyrénées, le comité de suivi épidémiologique a réuni un groupe d'experts afin de vérifier la pertinence d'un dépistage systématique des déficits auditifs et d'en définir les modalités. Neuf médecins experts (ORL, médecin du travail, généraliste, épidémiologiste) ont recommandé un dépistage systématique des déficits auditifs dans un rayon de 500 mètres de l'épicentre de l'explosion, voire 700 mètres si les moyens le permettaient, et dans un rayon de 700 mètres pour les enfants d'âge préscolaire. Afin d'améliorer les connaissances, une enquête épidémiologique devrait être conduite pour la population qui se trouvait au-delà de cette limite, portant en particulier sur les lycéens, les personnes porteuses d'appareil auditif et les salariés exposés professionnellement au bruit.
Deux enquêtes ont été menées en collaboration avec l'Education nationale et l'InVS. Une au printemps 2002 chez les enfants de 11, 13 et 15 ans (624 élèves) et une à l'automne 2002 chez les collégiens de 6e (1 000 d'entre eux) : 18 % des élèves et 30% des collégiens disent avoir consulté au moins un professionnel du champ de la santé mentale après l'explosion. Sur la base de l'échelle de stress posttraumatique utilisée, 18 % des élèves (6 mois après la catastrophe) et 13 % des collégiens (un an après la catastrophe) ont des symptômes de stress posttraumatiques en rapport avec l'explosion de l'usine AZF.
Deux autres enquêtes sont toujours en cours.
L'enquête sur les salariés et les sauveteurs est en fin de phase de retour des questionnaires. L'enquête à domicile, menée particulièrement dans les quartiers les plus touchés, est en cours, en collaboration avec l'INSEE.
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