EDITORIAL

Avec les médecins

Publié le 18/05/2004

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Philippe Douste-Blazy a su tirer les leçons du passé et particulièrement celles du plan Juppé. Il sait pertinemment que, sans les professionnels de santé et notamment sans les médecins, toute réforme du système de santé est vouée à l'échec. Il l'a clairement dit devant les caméras de France 2 lundi soir. Ce qui ne peut que satisfaire le corps médical.
Et Michel Chassang, le leader de la Csmf, n'a pas tardé à s'en réjouir. Pour une fois, dit-il, « on ne tape pas sur les médecins, on essaie de faire la réforme avec eux et non pas contre eux ». Il est vrai que le président de la Confédération peut être satisfait, car l'espace de liberté tarifaire, qu'il réclame à cor et à cri depuis des mois, pour couper l'herbe sous le pied des coordinations, est envisagé par la réforme : en effet, le spécialiste, lorsque le patient viendra le consulter directement sans passer par le médecin traitant, pourra appliquer des dépassements. Le gouvernement, dans cette affaire, a joué habilement et veut apaiser les passions.
Après la visite surprise du Premier ministre à une douzaine de spécialistes il y a quelques semaines, voilà une nouvelle preuve de la « bonne » volonté du gouvernement qui sait ce que lui a coûté l'opposition des médecins en 1997.
Il lui reste maintenant à convaincre les assurés et les partenaires sociaux. Et de ce côté-là, la partie est loin d'être gagnée.

> JACQUES DEGAIN