L'assistance médicale à la procréation (AMP) vise principalement à remédier à l'infertilité des couples (un sur six environ). En outre, l'adjonction du diagnostic pré-implantatoire à l'AMP a pour objectif d'éviter la naissance d'enfants atteints de maladie génétique.
Plusieurs techniques sont utilisées. L'insémination artificielle, avec sperme de conjoint ou de donneur, est à l'origine de 0,5 % des naissances en France*. Environ 30 000 couples ont recours chaque année à la fécondation in vitro (FIV) en France : 1,3 % des naissances en sont issues alors que ce taux dépasse 2 % dans les pays scandinaves. La FIV peut être réalisée avec les gamètes du couple (FIVC) ou avec un don de sperme ou d'ovocytes (FIVD). Deux techniques de fécondation sont possibles : la fécondation naturelle mais aussi l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), qui représente un grand apport pour les stérilités masculines majeures et les insuffisances spermatiques sévères. Dans son dernier avis, le Comité consultatif national d'éthique a estimé que cette technique devait rester un traitement de la stérilité masculine et être utilisée en dernier recours. Or, le recours à l'ICSI semble de plus en plus systématique puisque, selon le dernier rapport FIVNAT en 2000, plus de 50 % des FIV ont été réalisées avec ICSI (contre 35,1 % en 1996).
Vers une médecine prédictive
Il n'y a pratiquement pas de recherche sur l'AMP en dehors de celle relative au contrôle hormonal de la stimulation ovarienne. Aujourd'hui encore, les techniques de l'AMP comportent des risques pour la femme, liés au traitement hormonal et aux grossesses multiples. La demande impatiente des couples et la volonté des praticiens de satisfaire cette attente ont favorisé un développement largement empirique de ces techniques. A long terme, les recherches se portent vers l'identification des origines de l'infertilité : l'enjeu est de parvenir à une médecine prédictive, capable de diagnostiquer l'infertilité et de mettre au point des molécules correctrices.
Avec la prochaine loi bioéthique qui doit repasser devant les parlementaires, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei entend limiter les techniques de l'AMP aux couples stables (avec obligation de fournir la preuve d'une vie commune de deux ans) et en interdire l'accès aux femmes célibataires. Il s'oppose, par ailleurs, au transfert d'embryon post-mortem en cas de décès de l'homme. Pour Jean-François Mattei, l'AMP doit rester une pratique exceptionnelle, aux indications bien pesées : les techniques de l'AMP n'échappent pas au principe de précaution.
* Sources : Science et décision, mai 2002 (www.science-decision.net).
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